Wednesday, December 02, 2009

Afterwards

What's your name, he said ?
With laughter and disdain
He didn't answer immediatly
the outcome would be decided
nor by blood or treachery
but by conviction and pride
It was a game of hide and seek
Where you had to disguise your trick
Pretend you're stronger
and never show how pitifull your anger makes you look
Don't let the other read you like a book
be a strong and true opponent
Don't be different from who he pretends to be
Your name doesn't matter
Neither does what you actually did
but how pitiful you can make anyone feel
You can't disguise who you are
Your scars are written on your sleave
With anger and sadness you leave
You'll laught at oneanother
When you both ignore everything about each other
It's all about pretending
but never about being

From the road

Thinking about what he had done in the train
He wondered if it wasn't all in vain
Spread your arms like wings
And look at what it brings
No more friends to call
No life to cry on
Without a name, he no longer felt any guilt
If you don't play, you can't loose
But if you ignore the rules
Nobody will know when it's your day
Without a time to shine
Or another to call mine
When he realised what disease he had become
he looked at himself in the mirror
and he was pleased to realise where once stood a man
there was now an empty seat and nobody to blame

Wednesday, November 25, 2009

Shivering sands de Warren Elis (Lulu.com)


Entièrement édité par Ellis et son collaborateur de longue date, la dénommé Ariana, Shivering sands est une collection d'essais publiés par Bad Signal, la mailing list de l'auteur, divers articles et quelque pages de post twitter. Assouvissant ainsi un besoin personnel de collecter ses propres écrit tout en proposant une compilation d'écrits trop variés pour être relié par un thème autre que son propre nom, Ellis montre le chemin vers une auto édition moins couteuse que l'édition à compte d'auteur et débarrassé du filtre de la maison d'édition.

Celui-ci est essentiel dans le monde de l'édition mais inutile pour des articles à la liberté de ton garantit par le public de passionné auquel il s'adresse. D'après mes souvenirs, aucune modification n'a été apporté aux anecdotes ou aux flash de chroniques musicales d'Ellis. Ses posts Twitter, dont le fantastique enchainement de post sur sa manière de consommer de la viande, sont reproduits sur un support toujours aussi pratique (quoi qu'en dise Amazon et son kindle) pour une plongée tête la première dans le monde d'un Ellis franc qui ne parle qu'en son nom de ses obsessions, ses idées, sa vie, sa cuisine et ses anecdotes d'auteurs touche à touche dont le travail ne connait pas de frontière entre les médias.

Les fans de longue date de Warren Ellis n'apprendront rien de nouveau en lisant ce recueil mais tous ceux dont la passion n'atteint pas le besoin d'être connecté 24 / 24 au cerveau de leur auteur favoris retrouveront assez de traces du génie de l'auteur de Transmetropolitan, Desolation Jones et The Authority pour y mettre la somme demandé.

Acheter Shivering Sands sur Lulu.com

Saturday, November 21, 2009

Rap de la bibliothèque, essai n°1

C'est au 3ième étage qu'on tourne les pages
et qu'on t'explique pas à pas, comment te débrouiller sur Factiva
Si ce sont tes premiers pas, t'inquiètes pas on est là
Si t'as besoin d'un coup de main, d'une table ou d'un bouquin
C'est ici que tu t'adresses, alors fait pas de complexes
sur tes lacunes, nous aussi on en est a même si t'en grilles pas une
Je te souris, je t'explique et si t'as pas compris je m'applique
C'est mon boulot mais ça fait plaisir de trouver le bon numéro de la doc française et du Figaro
Cherche pas les dictionnaires, ils sont devant ton nez
C'est toujours quand tu te perds, que l'on est là pour te diriger
Assis sur ma chaise toute la journée tu dois croire que je suis en train de glander
Je prends les bouquins et ça fait bip
mais si tu me poses une question tu verras que j'ai du pif
C'est pas le kiff de trouver tout ce que tu demandes sur les étagères
mais c'est là qu'on gère
Devant l'écran ou juste en prenant un peu de temps pour te faire cracher ton sujet
Trouver le chapitre ou le titre du bouquin dont t'as besoin pour demain
J'ai toujours voulu mettre en relation les informations perdus qu'attendaient un peu d'attention
Te filer clé en main les moyens de t'informer pour que tu franchisses les paliers de la connaissance avec plus d'habileté que de chance à faire le tri entre les sources pourris et ce que ti feras hocher la tête pour montrer que t'as compris
Si tu me souris ça veut dire que t'as compris et ça fait une bonne journée de plus dans le calendrier
Un par un, je prends le temps de refaire le chemin que t'as accomplis dans ta tête jusqu'aux portes de la bibliothèque
La différence entre ce que tu penses trouver et la véritable nécessité pour que ton sujet soit plus qu'un tas de papier bourré de copier / coller
Si je t'ai pris la tête avec le silence faut pas m'en vouloir parce que ça me tape aussi sur le système de me déplacer pour demander un truc évident dans une salle faîtes pour lire et travailler

Thursday, November 19, 2009

To acknowledge is to exist

Sitting in the dirt without a shirt
Without a wall to claim as mine
I've been looked at with disdain and anger
Ive been ignored and mistaken for another
On my bare chest people can read my message
It was something I needed to confess
Help get me away from myself
See, I'm the one to blame
So point me out and I'll raise my hand and say my name
I'd do anything to be part of the game
A coind or a piece of bread
Anything just to show you're not afraid
I've still got a face, I've got a story to tell
to anybody who wants to give a damn
and forget for a second
the dirt and the shame

Wednesday, October 14, 2009

La spiritualité de la douleur

Ce texte est la première mouture d'un travail autour d'une chanson en cours de composition.

No sound. There shouldn't be any sound. Alone. Lonely mission of mine disrupted by a presence; Out of control. So signal. No identification. Just a thought, lurking in the corner, taking form, shaping from the void. A wish of silence. To be hollow again, surrounded by cloud of psychotropes. Medical hallucination. Supposed to be aslee. Heatbeats racing from afar. Geting closer. Death is a complete isolation therefore I'm alive. I feel pain. No pleasure. Just hollow orgasm produced by pressure fo so long. Just pain. The troubling and filthy reality that I cherish. Trying to find my way. Around a corridor. Another corridor. Another. Here comes another one. I should be asleep. I should be walking in my dreams and finding the ultimate truth behind a wooden door. But where is life? Where is pain ? No pleasure. It's still lurkinng. It's behind me. Slow touch, cold life. Life. Repeat the process. Let the claw slash air before it penetrates my skin. Inside, outside. Come on ! Inside, outside. Something is rolling outside of me, caressing my arm and letting me know I'm not dreaming. This hould be a nightmare. Where are my screams ? Lack of torment. A smile, wide and warm. Satisfied. Turn around and face the threat. Savior. A shell of flesh. Not so different from mine. Not as empty. Feed me with your desire. I welcome you with open arms. With open flesh. SCarred tissue. Reinitialize my body and let me see where I came from. From what I fear will begin the new conjonction of life. Species so alike. Desire. I feel the same. No need to pray. No need of a god. From the complete exhausion of the human form will come a new breed. Transcend death with symbiosis. Your uniqueness does not affect me anymore. Here comes the hive.

Sunday, October 11, 2009

Devant l'ordinateur

Chers collègues

Si je vous écris aujourd'hui c'est pour vous faire part de mes adieux. J'aimerais vous communiquer toute l'affection que je vous porte avant que je ne franchisse la porte de sortie de nos bureaux et que nous ne puissions plus nous parler. Nous ne sommes d'ailleurs jamais parlé. Durant ces six longues années passés en votre compagnie, je n'ai eu l'occasion de vous connaître que par bribe. Jean-Paul et ses problèmes de dents. Jacqueline et les inquiétudes qu'elle porte à l'avenir de ses enfant. De petites phrases répétés tout les jours sans que vous ne vous en rendiez compte. C'était là les seuls mots que nous échangions. Des phrases échangés par des rituels pour nous faire croire que nous communiquions alors que nous ne faisions que laisser passer un peu de la vapeur de nos journées respectives. En dehors du bureau résidait un vide composé de mystères complexes ou tout ou rien pouvait exister.

Vous ne m'avez jamais posé de questions sur ma vie, mes habitudes, mon opinion politique ou mon orientation sexuelle. C'était à la fois rassurant et inquiétant de votre part d'être considéré à la fois comme un égale et comme un être pour qui l'on ne ressent que de l'indifférence vis à vis de ce qu'il est et de ce qu'il fait. Tout ce qui comptait pour nous c'était les objectifs de la journée, de la semaine, du mois, de l'année. Ne pas perdre sa place. Continuer sa route dans les echelons de la société sans perdre pied et tomber en bas de l'échelle.

Pour cela nous avons tous beaucoup travaillé. Les "ça va" du matin était une manière comme une autre de vérifier que nous existions bien l'un en face de l'autre. Peu important l'état dans lequel nous nous trouvions, le principal était que nous étions encore là. L'équilibre n'était pas rompu, la journée pouvait commencer.

Je ne suis pas sûr pour autant que vous parlerez de moi après mon départ. Est ce que l'absence de mon "ça va" vous manquera. Est ce que ma contribution à la dynamique de notre trio sera compensé par votre seule force ? Ou est ce qu'un autre employé me remplacera pour que le rythme continue. Constant. Satisfaisant. Rassurant.

Je veux moi aussi vous rassure : ce n'est pas votre faute. Cette place, je l'aimais beaucoup. Je vous aimais beaucoup. J'ai de la peine à partir aujourd'hui mais je ne vois pas d'autres solutions que de tirer ma révérence.

Si vous m'aviez questionné, vous auriez su que je n'avais pas de lieu où me retourner après le travail. Je rentrais seul, dans mon petit appartement. J'allumais la télévision et je me laissais couler dans un semblant de vie sociale en répondant aux questions des présentateurs ou en faisant des réflexions sur ce qu'ont annonçaient aux informations.

Depuis tout jeune, je n'ai jamais bien su comment parler aux gens. Je voulais leur faire comprendre ce que je ressentais pour une personne ou une autre mais rien ne sortait de ma bouche. Rien de cohérent. Des bribes de phrases. A peine quelque mots.

Pas de vie sexuelle, pas de vie sentimentale. Je parlais un peu avec les femmes que j'appelais au téléphone rose tout en sachant que d'autres devaient se moquer de moi en entendant ma conversation pendant qu'eux patientaient pour faire l'amour par téléphone avec la même opératrice. Certaines connaissaient même mon nom. Je suis aussi allé voir une ou deux prostitués mais je me sentais mal au moment de payer. Tout ce que j'avais pu ressentir sur le moment passaient sous la forme de cet échange de billet et s'évaporaient avec le sourire concupiscent de celle dont j'avais touché le corps avec tendresse il y a quelque minute.
Je n'était pourtant pas infirme, pas atteint d'un trouble sexuelle quelconque. Pas de maladie honteuse ou de déformation. Je n'étais pas différent de vous deux, ou du moins, c'est ce que je pensais.

Jusqu'à ce jour, je pense que j'ai vécu dans le mensonge. L'illusion d'avoir des amis et pas uniquement des collègues. Un petit bout de vie normale. Je n'étais pas qu'un collègue, j'étais un de vos amis. Une personne dont vous parliez à vos amis et à vos proches quand vous rentriez chez vous.

"Aujourd'hui, Thomas m'a vraiment beaucoup aidé au boulot"
"Tu devrais l'inviter à manger, il a l'air gentil"

Rien n'est jamais venu mais je ne désespérais pas pour autant. Comme un fidèle qui fréquente l'église avec l'espoir que Dieu l'entend et agis en sa faveur, je continuais de venir au travail en espérant que vous verriez à travers mon regard le besoin de se confier et que vous me tendriez la main. C'est ce que j'aurais souhaité.

Aujourd'hui, si je rédige cette lettre, c'est pour vous dire enrevoire. J'ai été licencié hier. Pas a cause de mon travail. Tout le monde est satisfait de ma productivité. Non, je dois partir pour des questions de réductions d'effectifs. Travailler autant, voir plus, mais avec moins de personnel.
Vous le saviez. Je l'ai vu dans vos yeux en arrivant. Vous saviez ce que le chef allait me dire. Mais tout ce que vous avez trouvé à me dire avant que je ne parte dans son bureau c'est
"Courage"
Tout les deux. C'est ce que vous m'avez dit tout les deux.
Vous saviez mais vous ne m'avait rien dit.
Puis, quand je suis revenu de son bureau, vous n'avez rien dit. Vous vous êtes tu comme lorsque quelqu'un vient de commettre une gaffe et que l'on ne veut pas le faire remarquer. Le silence devait persister. Le rythme de travail aussi. Surtout le rythme de travail.
"Je ne dois pas être comme lui, je dois montrer mon valeur. "

En une seule matinée, je suis devenu le SDF dont on ignore le regard suppliant quand il vous demande une pièce dans le métro.
Vous aviez honte de me connaitre. De faire partie de la même équipe que moi. Vous n'étiez pas mes amis.

J'ai pourtant alors continué de vous trouver sympathique. J'aurais voulu alors que vous me parliez de vos enfants ou de vos problèmes de dents. De n'importe quoi ! N'importe quoi !
Donc, si aujourd'hui j'ai décidé de mettre fin à mes jours, c'est parce que plus rien n'a plus de sens. En dehors du bureau. Plus rien. Je voudrais vous voir vivre encore un peu. Partager vos moments de détresse et de joie quotidienne. Quelque chose de plus vrai que ce que je vois à la télévision. Un peu de vie.

J'attends encore quelques instants un coup de téléphone. Un signe. Je prie même en attendant que les médicaments que j'ai avalé fasse de l'effet. Vous me trouverez sur mon siège de bureau avec cette lettre et j'espère alors que vous comprendrez.

Je vous aime.

Tuesday, September 15, 2009

Quand j'observe le vide dans leurs yeux, je les envie

Silence. Thomas marche dans la rue. Personne. Les maisons, pourtant habités, ne laissent filtrer aucune activité par les vitres. De l'herbe aux toiles d'araignées, tout semble être effacé pour que le doute sur la présence des locataires ne puisse s'insinuer. Le bruit par contre est absent. John Cage dit que le bruit n'existe pas. 4'33. Le vide par contre est bien là et n'abandonne pas. Chaque pas résonne dans une tête rempli par le vide matinale du corps encore plongé dans la douceur des draps. La sensation subsiste et le rêve fait encore corps avec la réalité du lit. La quiétude se mêle au sentiment amer causé par la frustration. Frustré d'être ailleurs. Frustré d'être là. La petite frustration qui fait grincer les dents et force les regards vers l'horizon pour ne pas croiser celui de ses congénères. Tout le monde pense la même chose mais personne ne dit rien. Tout le monde ne pense à rien et dit tout sur absolument rien. Le matin.

Le raclement des feuilles sur le sol et une porte qui claque. Des pas qui se rapprochent et se perdent dans le refrain d'une matinée qui n'a rien d'exceptionnel. Les pas se rapproche mais toujours rien. Pour Thomas, la musique est la seule chose qui le préoccupe même si il ne porte pas d'écouteurs. Pas besoin de se refermer dedans pour qu'elle continue de vibrer dans les fibres de sa chaire. Même son tee shirt continuent d'en ressentir les effets. Un riff qui tourne inlassablement, juste quelque note pour convenir à la marche vers le train. Les minutes qui s'écoulent et la musique. Les seuls préoccupations de Thomas. Le choc brutal rompt l'équilibre. Les épaules qui se bousculent. Les regards qui se croisent enfin. L'agacement causé par la contrariété. Pourquoi tu te trouves là ? Pourquoi sur mon chemin ? Pourquoi aujourd'hui ? Tout a un sens quand on veut bien lui en donner alors qu'il n'y en a pas. On devrait effacer, prendre un peu de recul sur le moment et regarder ailleurs. Comme tout le monde. Vers autre chose. Sauf que le regard que l'on croise et que l'on sait diriger vers soit, on le renvoit. On le redonne au centuple. On se fait comprendre. On continue de marcher sur les pieds.

Verbalement

Physiquement

Je le pousse un peu et ce connard essaye de me repousser. Je lui fait comprendre que j'ai pas que ça a foutre et il me réponds que lui non plus. On ne se dit rien mais on s'énerve toujours.

Qui t'es ? Qu'est ce que tu veux ? Espèce de fils de pute.

Les syllabes qui apparaissent sur les lèvres sans même que l'on prononce. Un mot, un souffle et tout s'interprète dans le sens que l'on veut. Je vais te défoncer sale con.

Il recommence a pousser alors et je ne me laisse pas avoir. C'est de sa faute. Tout est de sa faute. Je suis dans mon droit. Dans mon seul droit. Prend ça dans ta gueule !

Le premier coup. Maladroit, je m'en veut tout de suite de l'avoir mal porté. Je vais en porter un autre alors qu'il essaye de faire pareille. Le contact de l'os contre ma machoire. Le premier coup de pied porté contre mon abdomen. L'envie désespéré de lui en faire voir. Je regarde son bras et je vois qu'il est plus gros que le mien. Je me laisse porter sur lui. Je tombe littérallement dessus avec tout ce que j'ai. Je le secoue. Le mec se barre. Je lui montre mes dents. L'animal. La rage. La colère stéréotypé du film de baston. Il se marre. J'entends plus rien. Je lui prend les cheveux et je tire pour que sa tête frappe contre le sol. Le mec a l'air de rien ressentir.

Je recommence.

Je prends la tête. Je lève les cheveux et je frappe. Je frappe. Je frappe. Je lui en colle une. Il réponds plus. Je continue. Je pense à tout ce qu'il pense et je pense à ce que je pense que je pourrais penser si je n'étais pas là. Je me dis que je devrais arrêter. Je me dis que j'aurais du passer par une autre rue. Faudrait peut être que j'arrête.

Quand la voiture s'arrête à mon niveau je sens enfin sa présence. Il y a quelque en bagnole derrière moi. Je suis accroupi sur le type et je tiens des cheveux entre mes doigts. Du sang sur les ongles. Je me sens blanc et sec. Lui aussi et tout blanc. Ca ressort bien avec tout le rouge qui coule de son crâne.

"C'est pas moi"

Je crie et je cours. Je fait croire que je pense à mon train. Je m'accroche à mon sac et je continue à courir en me disant que personne ne me dira rien. Je crois entendre mon nom mais je me dis que c'est surement une erreur. Personne ne me connait. Personne ne m'a reconnu. J'étais de dos. Je suis parti trop vite. Mais est ce quelqu'un était derrière sa vitre? Est ce que les flics vont venir. Je m'appelle Thomas. Je m'appelle Thomas et c'était un accident. Je ralentis car je m'essouffle. Je n'ai pas tenu bien longtemps mais j'ai tout de même l'impression que tout cela s'est passé il y a une heure. L'impression de plus être soi même et d'avoir laissé un bout de quelque chose ailleurs. Le premier regard que je crois est celui d'un viel homme. Il a l'air encore plus perdu dans son habitude que je ne le suis. Il a un bérêt sur la tête, signe d'une époque que plus personne autour de lui ne connait. Signe d'un pays différent. On ne vit pas dans le même monde. Je le regarde avec un peu de mépris, comme si je me sentais fort. Je me sens faible. Je continue a marcher. Tout mon corps pense à avancer vers autre chose. Les membres agissent comme les organes quand une maladie les atteint. Ils tentent de purger ce qui ne va pas. Tout ce qui peut clocher doit être éliminer. A ce moment là c'est la peur qui a besoin de disparaitre. Il faut donc en venir aux habitudes. S'y accrocher comme un suicidé dont les ongles raclent la surface du coin de la fenêtre. Le seul bout ferme qui subsiste contre le vide. On regrette alors tout et moi aussi je regrette. Oh bon dieu je regrette, je regrette, je regrette. Je ne veux pas y penser.

Une larme coule sur mon visage et je l'essuie le plus vite possible. Rester discret. Pas se faire remarquer. Faire comme d'habitude. Les cadres supérieurs, les secrétaires, les ouvriers. Les regards perdus et les regards agassés. Ils sont tout autour de moi dans la fraicheur du matin et ils pensent à autre chose. Moi je suis là et je me pense à eux. Seul dans la peur. A l'affut du moindre détail. Un flic ? Un cri? Un doigt pointé vers moi pour me demander de lacher mon arme. Mais quel arme, petit con ? Arrête de dire de la merde!

Je tremble. La porte du RER s'ouvre et je monte. Je trébuche. Mon pied tombe dans le creux entre le train et les rails. Je crie ! Des mains se presse alors contre moi. On me relève. On me tape dans le dos. On me sourit. Une dame finit par me demander

"Vous allez bien?"

Son sourire est éphémère mais il est salutaire. J'y vois un peu d'espoir. On me regarde. On me fait mine que je suis encore un être humain. Je n'ai pas encore tout perdu. J'entends alors la sirène de la police. J'essaye de ne pas y penser mais je vois les regards se tourner ... puis revenir vers le RER et oublier. Ils oublieront tous que je suis tombé! Ils en parleront à leurs amis comme d'une petite anecdote sans intérêt. Personne ne sait que je suis alors que je viens de tuer quelqu'un.

Je viens de tuer.

Le sourire a disparu et j'ai à peine eu le temps de dire "Oui". Le mensonge gigantesque pour faire disparaitre le petit moment d'émoi. L'anecdote du matin s'efface vite et tout le monde monte à bord. Le quotidien fait de nouveau loi et les regards sont de nouveau vide. Les livres, les ipods ou le mur d'en face, la fenêtre. Je prends place à coté de la fenêtre et je m'excuse auprès des quelque gens que j'oblige a bouger leurs jambes. La terrible obligation que chacun déteste car elle oblige a faire attention à qui nous entoure. Moi aussi je voudrais oublier. Tout oublier. Revenir dans ma quiétude quotidienne. Hier encore, je me souviens, je ne pensais à rien. J'étais vide. J'allais bien. Aujourd'hui tout les points d'interrogations qui m'habitent commence a prendre résidence et ne veulent plus partir.

Je viens de mettre fin à une vie. A une vie pour un rien. Un rien.
Je viens de mettre fin à une vie et a la mienne aussi.

Wednesday, August 26, 2009

Solitude

Ce texte peut être vu comme un poème mais c'est potentiellement un texte de chanson pour de futurs morceaux de Arms of Ra.

I was alone, they were two
My better half was gone
Now I wanted you
Each time he look somewhere else
I made sure to be there
At first you smiled, then you realised
Once there was another
and why she left for something better
That's how I look, I can't help it
Now he wants to fight
He says I shouldn't have touched her
I turned my head around and asked him to hit me but to make no sound
I don't want to to hear anything
I just wanted to feel like a king
Now he says I'm not worth it and throws me in the garbage
Not worth your time, not worth a dime
Not good enough to hit, not good enough to kick
Not good enough for what, then ?

Saturday, August 15, 2009

Dans l'avion

J'ai écris ce texte en voyageant dans l'avion qui m'amenait au Brutal Assault en République Tchèque (voir live report complet de ce festival sur My daily routine et le webzine eklektik-rock.com). Je n'ai pratiquement rien modifié de ce texte par rapport à la version que j'ai écris sur mon carnet une fois dans l'avion. J'ai voulu rendre de manière brute mes sensations dans l'avion. Ce voyage était mon deuxième en avion. Le premier avait eu lieu il y a neuf ans.

Le paysage se découpe dans une cartographie géométrique de couleurs formant une palette de champs, de forêts et d'habitation. Tous délimités harmonieusement à perte de vue avec une grâce uniforme dont rêvaient déjà les premiers cartographes ayant cherchés à donner un sens à l'organisation du monde.
D'en haut tout parait n'être qu'harmonie et simplicité. A mes yeux, tout est simplifié. Du processus nous ayant permit d'atteindre cette altitude jusqu'aux distances que nous traversons en une respiration. L'homme a de quoi se vanter quand il toise d'un regard fatigué ce que ses ancêtre n'avaient jamais osés apercevoir.
Je me sens grisé par la somme d'information qui se déroule tout à l'intérieur de moi. La légéreté de mon corps confronté à la gravité de ce que je vis m'émerveille sans que personne ne semble m'accompagner dans ce sentiment. A mes cotés, mes compagnons de voyage se sont assoupis et ne jette que de distrait regards à travers le hublot. Excité par cette volupté et cette grâce environnante qui m'arrive par cette petite ouverture vers un territoire aux contours indistincts, je ne peux me retirer de cette plongée vertigineuse que pour coucher sur la page ce que je ressent pour ne perdre aucune goutte de ce qui transpire de mes sens.
Tout me semble exceptionnel et formidable. L'inconnu est au bout de la prochaine seconde.
Impressionné par le sol, je le suis d'autant plus par les nués suspendus entre mon regard et cette terre ferme sur laquelle je marchais encore il y a une heure.
Par dessus les nuages, un nouveau territoire apparait. Un océan virginale qu'il me plairait de toucher.
Je pense a celle qui habite mes fantasmes et j'aimerais qu'elle soit là pour m'accompagner dans cette volupté intellectuelle.
Cependant, je retire déjà tant de cette expérience intérieur que je m'en voudrais de ne pas en profiter d'abord seul pour pouvoir ensuite mieux communiquer tout ce que je ressens à l'instant.
L'heure viendra ensuite de communiquer et de transmettre. Mais, seulement quand tout cela aura pris du sens.
Des formes indistinctes apparaissent alors comme des icebergs dissout a moitié. Il s'agit en fait, encore que de nuages éparpillés. La perspective les rend si proche du sol que tout se confond sur un même un décors à peine surélevé. Encore une fois, personne ne semble être interpelés par cette illusion bouleversante produit d'un miracle technologique qui dépassent les limites de notre perception primaire.
Notre monde est bien trop complexe pour que nous saisissions toute sa grandeur par la seule puissance nos sens. Notre cerveau nous transmet un décors quasi uniforme pour nous sécuriser de la folie qui nous vivons quotidiennement.
En un battement de cœur, nous traversons une étendue que nous ne pourrions franchir avec nos pieds qu'en une matinée de marche.
Le sol est tellement lointain que les formes géométriques d'il y a une demi-heure sont remplacés par un décors bicolore d'arbre veiné de champs.
Le voilà le grand organisme planétaire et nous en sommes si loin.
Le vol s'achévera maintenant dans moins de 25 minutes et déjà nous avons traversés plus de pays que je n'en ai jamais visités.
De nouveaux les icebergs vaporeux apparaissent au loin. Tant de formes que mes yeux me renvoient de façon shématique comme des éléments d'un décors familié. Seul l'analyse permet de donner du sens et d'appréhender la grandeur de cette expérience que notre organisme et nos références culturels nous renvoient comme une série de stimulus ordinaires.

Thursday, July 16, 2009

Matinée

Mon premier regard s'est posé sur toi une fois que j'ai eu les yeux ouvert. Ton corps satinée, tes membres fragile et ton doux regard encore endormis. Je ne voulais pas te réveiller. Tu étais si belle perdu dans ton sommeil. Que faire ? Aurais je du attendre que nous soyons sous la douche ? Je ne pouvais pas attendre plus longtemps pourtant, nous étions déjà en retard pour notre rendez vous.

C'est donc avec une extrême délicatesse que j'ai glissé mes mains sous sous ta nuque pour la faire pivoter vers la droite. Le petit craquement que j'entendis alors me dit que j'avais correctement procédé et que je pouvais donc poursuivre sans crainte la manœuvre. La tête. Maintenant les bras. Le droit en premier, sans raison particulière. D'abord la recherche d'un point d'appui sur ton épaule pour ensuite manœuvrer le bras le bras vers le haut et tirer fermement pour l'extraire. Même procédure sur le bras gauche. Même procédure sur la jambe droite.

Elle offre un peu de résistance. Je dois aller chercher une tournevis pour ne rien endommager.
Je quitte donc notre lit pour partir dans la couloir et affronter le sol froid sous la plante de mes pieds nus.

Nous avons bien fait de prendre cette chambre d'hôtel pour passer la nuit. Le service est impeccable. Personne pour nous déranger. Je déteste être déranger quand je dois effectuer cette procédure. Auparavant tout était beaucoup plus compliqué mais j'ai l'habitude. Tu es la plus parfaite de toute celle que j'ai rencontré et je ne voudrais donc pas endommager ne serait ce qu'un de tes membres en te transportant. A peine aurais je fini de te désassembler que j'aurais envie de te recomposer. Peut être rajouter un autre membre. Je ne sais pas encore ... tu es si belle.

Je trouve un tournevis dans le tiroir de la cuisine et je reviens donc vivement vers le lit pour finir d'extraire ta jambe. Il ne restera ensuite qu'a essuyer les quelques traces que j'aurais laissé sur le sol et nous partirons tranquillement, ni vu, ni connu, vers l'aéroport. Je te conserverais précieusement dans ma valise et personne n'aura le droit de regarder à l'intérieur.

Mon amour, mon androïde favoris.

Thursday, June 04, 2009

Interview

- Bruno, je vous reçois aujourd'hui pour la sortie de votre nouveau film que tout le public attends avec impatience.
L'espace autour des deux sièges est confinés car toute l'attention des caméras est focalisé sur les visages. Rien d'autre n'intéresse ses appareils, tous reliés à l'opérateur qui contrôle chaque mouvement, de la présentatrice à Bruno Irot puis des coupures pour présenter des extraits de la bande annonce de "Nouvelles découvertes". Sorti en salle prévu pour Juin. 1H30. Réalisé par Bruno Irot. Avec Sophia Espora, Karine Despurgé et Michel Romain dans les rôles principaux.
- L'influence de Joe D'Amato est très perceptible dans votre travail mais plus encore dans ce nouveau film d'après les quelques images de la bande annonce. Pourquoi avoir refusé de raser les poils pubiens des actrices.
- Merci de l'avoir remarqué Catherine.
Il passe sa main dans ses cheveux, un simple réflèxe, et respire avant de répondre.
- J'ai voulu réintroduire cette part de la physiologie féminine dans mon film pour deux raisons.
Il reprend sa respiration. Comme si sa déclaration avait une importance cruciale. La caméré se concentre sur les mouvements de sa glotte. Glotte mouvement, unique et impressionante. Celle de Bruno Irot.
- Tout d'abord, en hommage aux films du grand maître italien que j'ai toujours admiré. Puis, principalement, par refus de l'image aseptisé qui a contaminé l'image de la pornographie depuis tant d'années dans les grands productions françaises et américaines.
- Vous ne vous reconnaissez pas dans les films de Marc Dorcel, par exemple ?
Ici, la présentatrice montre ses connaissances. Elle ne tient pas a être catalogué comme une vulgaire potiche. Elle connait son sujet. Elle n'a pas besoin de ses fiches. Elle a vu les films, connait les réalisateurs, n'a pas eu a couché pour avoir sa place sur ce siège. Cette émission, c'est la sienne.
- Non, du tout.
Bruno Irot insiste ici sur son identité.
- J'ai toujours vu les films de Marc Dorcel comme des productions qui s'excusaient de faire de la pornographie. Plus tard, son style s'est orienté vers des images plus crues mais aussi plus artificiels. Ce que Dorcel fait dans ses films n'est pas de la pornographie pour moi. C'est un détournement. Il lui sied mais je ne l'envie pas. La pornographie pour moi n'est pas un genre que je veux dissimuler.
Une pause
J'ai bien conscience des impératifs économique auquel Dorcel devait faire face et je respecte son engagement a faire progresser ce cinéma. Sans lui je ne pourrais pas être diffusé autant dans des salles de cinéma et je n'aurais pas ma place dans cette émission prestigieuse.
Il sourit. Reconnait dans la présentatrice une journaliste, ultime signe de reconnaissance positive que l'artiste donne à l'homme ou à la femme de télévision, et souligne qu'il est reconnaissant de leur bien veillance.
Cependant, l'usage de la comédie dans le cadre d'une production qui se veut sensuel est pour moi une distraction que je ne veux pas offrir au spectateur.
A l'écran, les visages s'efface et sont remplacés par un gros plan sur les poils pubien d'une jeune femme. La caméra s'éloigne et l'on reconnait l'actrice Sophie Espora, allongé sur un grand lit. L'acteur masculin n'est pas reconnaissable. L'intimité entre les deux acteurs se veut la plus forte possible. Seuls les mouvements sont apparents. Le rythme est lent et fort entre les acteurs. Les respirations et les gémissement envahissent l'espace sonore. Aucun autre musique ne vient perturber la scène. Leurs corps envahissent l'écran. Chaque centimètre est recouvert pour que l'on n'identifie pas le lieu ou le moment. Leur rapport pourrait avoir lieu n'importe où, n'importe quand.
Retour sur le plateau.
- Comme vous avez pu le voir sur cet extrait, j'ai conçu les rapports sexuels entre les acteurs comme de véritables moment d'intimité. Il n'y a rien de sportifs dans leur acte. Tout est dans la compression et la rencontre des corps entre eux. L'apothéose de cette scène est bien sur l'orgasme de l'actrice. Un orgasme véritable !
Il lève le doigt et souligne l'importance. Les films de Bruno Irot sont des films pornographiques vérités. Voici l'angle d'attaque donné aux journalistes et aux membres de la section marketing de sa boite de production. Voilà comment vendre le film. Voici ce qui attirera le public dans les salles et les fera l'acheter ensuite pour qu'ils puissent le visionner entre eux.
- Il n'y a bien sur pas que du sexe dans ce film et la relation entre les acteurs évolue constamment. J'ai cependant voulu toute évasion vers un autre style. Tout devait se focaliser sur le corps. Qu'il soit nu ou non importe peu. La pornographie est la mise à nue de l'être dans toute sa gloire. Ill n'y a pas de raison de s'en moquer ou de le déguiser derrière un fétiche quelconque. Je reconnais bien sur toute l'importance des vétements ou des accessoires dans la vie sexuel de tout un chacun. Mes films ne sont cependant pas des galeries pour présenter des produits. Les acteurs sont au centre et toute l'action se déroule entre eux et au sein même d'eux mais jamais autour d'eux.
- Avez vous déjà un nouveau projet après ce nouveau film ?
La minute de conclusion. On remballe tout et on ouvre vers un ailleurs encore indéfini pour aguicher le spectateur. On le laisse imaginer.
- Je ne sais pas encore. Le tournage de ce film a pris trois mois et toute l'équipe est vannée. Nous allons devoir maintenant défendre notre film et peut-être l'amener sur les marches des festivals si ils veulent bien de nous.
Il sourit.
- Vous êtes trop modeste.
La présentatrice rougit et se tourne quelque instant vers la caméra en guise d'excuse pour cette légère entorse au protocole.
- Nous vous souhaitons en tout cas bonne chance. J'aime beaucoup vos films et j'espère que "Nouvelles découvertes" sera très apprécié.
- Merci.
- Merci à vous et bonsoir Bruno Irot.

Wednesday, June 03, 2009

Quel animal

Depuis sa cage, la tortue des Galapagos observe le monde. Les fins barreaux la rendent prisonnières des quelque mètres carrés que représente sa circonférence. Elle ne peut pas bouger ni tourner la tête pour mieux observer. Tout l'infini est concentré dans la portée de ses yeux désormais habitué à s'ouvrir sur le même panorama. Le musée ne lui laisse pas d'autre spectacle à voir que les oeuvres l'entourant. Parfois les visiteurs lui porte un regard mais il l'oublie vite. Quel est t'elle ? Que veux t'elle ? Pourquoi est elle là ? Pourquoi est ce que je me pose encore la question ? Rien. Pas de réponse. Pas d'intérêt a en trouver. Bien vite on oublie son existence comme celle des passants mésirables que l'on croise dans la rue. Sans grand intérêt. Sans signe distinctif. Rien qui justifie plus d'attention que pour les peintures accrochés aux murs et pour lesquels ont a payé de sa poche pour les voir et les applaudir avec les yeux.
C'est ainsi que le mouvement léger et lent des pattes vers les bords de la cage ne fut perçu par personne. Aucun danger dans cela, aucune envie de s'en mêler. La tortue est devenu invisible. Milimètre par milimètre, la cage se soulève pourtant de tout bord. Pas même une sécurité pour vérifier que tout resterait en place. Les conservateurs ont confiance dans la passivité de la tortue, dans son incapacité a faire quoi que ce soit. Rien ne vaut le calme d'une tortue inutile placé comme décoration entre des tableaux qui risquent à tout moment d'être dérobé pour ensuite disparaitre sur le marché noir des antiquaires.
Un centimètre. La cage bouge. Encore un autre. La cage avance vers la gauche. Encore un. Et encore un. Et encore un. La cage bascule. Elle trébuche et ne sait plus où se reposer. La cage n'a plus de sens et ne peut plus rester en place. La cage perd sa place et tombe à l'état d'objets metallique. Un bruit sonore se répand dans l'océan de silence et de prétention crée par les visiteurs du musée. La tortue bouge alors un peu plus la tête, lentement, elle se déplace et observe le petit monde qui l'entoure. Toutes les têtes sont maintenant tournés. Les regards réprobateurs envahissent l'espace. Ils essayent de lui faire comprendre son insulte, l'erreur commise par la tortue qui vient de briser l'équilibre de secondes écoulés devant des tableaux pénétrants dont on ne voulait pas s'échaper. Trouver moi une bonne raison de ne pas remettre cette cage en place. Une seule bonne raison espèce de sacré bon dieu de tortue inutile !
Les pattes de la tortue se dresse. Chaque muscle retrouve sa fonction et se déplie lentement. A leur tour, ils désirent explorer et découvrir ce qu'il y a en dessous. Le vide. Le vide autour d'elle. Aucune surface sur laquelle s'appuyer. Le temps est enfin venu de remercie la nature pour ses griffes nouvellement acérés permettant de s'aggriper à la pierre et de la perforer pour descendre en rappel et fouler le sol glacée du musée.
L'erreur, la surprise, l'incompréhension, le besoin de comprendre devient alors irrépressible pour le public médusé. D'abord silencieux, puis contaminé par l'effervescence et la panique, les bras commencent a se lever de quelque centimètre eux aussi pour soulever un peu d'air et amorcer le départ des pieds vers une direction. Laquelle ? Qu'importe. Toute direction opposé à celle de l'objet en mouvement; que l'on ne reconnait plus comme tortue, conviendra.
Les griffes continuent leur descente. Le reste du corps les accompagne. La surface du sol est froide. Les griffes sont toujours utiles pour avancer plus vite et ne plus perdre de temps. Trop a déjà été perdu durant ces longues années de captivité. Le corps a souffert de rester enfermer. De ne rien trouver devant soi que quelque feuilles d'une nourriture que l'on ingère plus par habitude que par conviction ou par envie. Seul subsiste ces grands cadres que tous appellent des tableaux. Ils en parlent comme des merveilles. Des êtres contenant le plus grand des secrets. Celui de leur existence vide qu'ils tentent de remplir avec de grands dessins ? Pas de sens dans tout cela. La tête se dresse puis se déplie encore, encore, encore et encore. Les yeux sont maintenant tout proche de la toile. Les couleurs. Les formes. C'est excitant. C'est différent. Ca vallait le déplacement.
Les pattes se crispent et aggripent plus fermement le sol. Qu'est ce que cette nouvelle sensation ? Des bruits étranges et de la fumée, de la chaleur aussi. Pourquoi ?
Les gardes ont pensés que leurs armes pourraient leur servir. Elles sont inutiles. Les projectiles rebondissent contre la carapace de la tortue. De masse informe elle est devenu animal puis monstre. Monstre, un nom que l'on donne a ce que l'on ne comprends pas. Tellement plus facile. Maintenant, ceux-ci risquent de se voir confronté a une nouvelle étiquette que l'on donne aux gens qui parlent de chose que l'on ne comprends pas : fou. Ils veulent l'éviter a tout prix. Comprendre et expliquer.
"Un monstre !"
Si tu ne veux pas que l'on te prenne pour une bête, traite les autre de bête en premier. La tortue n'en a que faire et tourne manitenant la tête. Si il n'y a plus de bruit, autant aller voir ailleurs si il y a autre chose. D'autres formes, peut-être, qui méritent que l'on s'attardent. La marche reprend maintenant vers un ailleurs dont on ignore le point finale. Les pattes obéïssent et c'est tout ce qu'on leur demande. Rester toujours en place et avancer droit devant vous. Tel est la logique de la tortue. Impénétrable animal devenu monstre, faute d'avoir expliqué à ses maïtres qu'elle voulait voir ailleurs si elle ne pouvait pas trouver mieux. Le voyage commence.

Monday, June 01, 2009

Fin

Il était une fois, une pierre magique qui s'appelait Atilla. Personne ne la respectait dans son village natale au bord de la Bretagne. Tout le monde se moquait de sa couleur noire, profonde comme la nuit, mais en réalité tout le monde la craignait ...
- NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !
Hmm ?
- Hey, le narrateur, vous pourriez arrêter avec vos expérimentations ?
Pardon, je ne vois pas quoi vous parlez. Je ne suis qu'un simple écrivain du dimanche. Je me fais juste plaisir en testant des styles. En quoi cela vous regarde ?
- Ca me regarde que je suis le héros de cette histoire !
Laquelle ? Vous êtes ... Atilla ?! Non, ne prenez pas contrôle de mon cerveau !
Non ! Je suis Pierre Michel. Le "rappeur". Durant la première histoire je n'avais pas de nom. J'étais juste un héros sympa accompagné de son chat ninja et rappeur. J'aruais pu être récupéré par un grand studio pour que l'on développe mes aventures à Hollywood ! Mais non, il a fallu que je me transforme en rappeur débile que son chat supporte par pur gentillesse ! Au moins pendant la deuxième histoire je n'apparaissais qu'à la fin. J'ai d'ailleurs parlé au type qui jouait le scientifique dans cette histoire et il était à la fois content que vous lui ai laissiez plus de texte et déçu que vous l'ayez tué de manière ridicule. Pensez à vos personnages nom de dieu ! On est pas juste du papier et des mots ! On a des carrières aussi !
Je ne savais trop quoi dire ...
- Ah et puis arrêter de parler a voix haute ! Enfin, d'écrire ce que vous pensez ! Le lecteur s'en fout !
Le lecteur d'ailleurs il doit en avoir marre, vous ne pensez pas ?
- Comment ça ?
Vous pensez beaucoup à vous même mais quand il faut pensez aux autres ça ne remonte pas au cerveau, hein ? Vous imaginez ce que ça doit être de lire les écrits d'un apprentis écrivain qui test des idées. C'est déjà bien gentil de leur part de venir jusqu'ici lire ce que j'écris, ce n'est pas pour ensuite devoir lire vos élucubrations sur votre vie de personnage de fiction. Qui vous étiez avant que je ne vous crée ? Vous n'existiez même pas ! Vous croyez dans ces histoires d'idées qui voyagent et que l'on recueillent pour les exprimer. "Les idées viennent de Dieu". Et puis quoi encore. Ici, il n'y a pas de dieu. Il y a juste moi, mes mains, un clavier et ce support sur lequel j'écris et qui sera ensuite imprimé ou transporté dans la tête des gens. C'est déjà bien suffisant, non ? Vous voulez quoi d'autre ?
- Une fin d'histoire qui ait plus de sens ?
Vous pouvez toujours courir !
Fin.

La revanche de la pierre

- Bon, quel est ton plan ?
George regardait avec une lueur d'espoir son compagnon. Pierre Michel a toujours voulu prouver sa valeur en tant que rappeur. Pour se faire, il a mis de coté toute l'éducation que ses parents lui ont dispensés quand ils vivaient encore tout les deux en Ardèche et a préféré troquer le français pour l'anglais.
- I'm gonna stop them'all with my bling, y'know what I sayin'?
- Non, non, je ne vois pas de quoi tu parles.
- What ?!
Georges baissa les yeux et pris une respiration. Il devait reprendre courage. Pierre Michel se déciderait bien un jour a parler dans un français correct. Au pire, il finirait par découvrir qu'une fois les caméras de MTV éteinte, ses rappeurs favoris finissent par parler convenablement. Pierre Michel, ou PMI comme il aime a s'appeler pour "show them girls what I'm about", vous voyez ce que je veux dire, devait faire ses propres expériences et il ne m'appartient pas à moi, George, de lui donner des leçons.
- Bien alors voilà ce que nous allons faire. Pendant que tu hypnotiseras les scientifiques fous avec ton rap, je prendrais d'assaut la pierre vivante et je la frapperais avec ce marteau. J'imagine alors que les scientifiques ne seront alors plus contrôles par son emprise mentale et que nous n'aurons pas a les affronter tous.
- I can fucking kick them and break them anytime I want !
- C'est bien ce qui m'inquiète ...
Frapper des énemis que l'on sait résistant permet de se dépenser et de ne pas se poser trop de questions sur la force que l'on doit mettre dans ses coups. Rien de plus facile pour un expert du kung-fu comme moi, entrainé par les plus grands maîtres de toute l'Ardèche. Mais se battre contre des savants vieux de 80 ans pour ce qui est des plus jeunes c'est tout autre chose. Fort heureusement, le savant fou est plus résistant que le savant normale. Il sent moins la douleur, d'une part, du fait de la perte de ses capacités mentales normales. Il a aussi tendance a annoncer ses coups avant de les porter. Il est donc plus facile de les éviter et ... en voilà un autre d'ailleurs
- Je vais vous frapper sur la tête et vous comprendrez alors la nature même de l'existence !
Écartez-vous et faites-lui un croche patte. C'est fait ? En voilà un de moins. Merci de votre collaboration cher lecteur.
- A nous Pierre ... PMI !
- Let's do it my brother ! Hey fools, wanna try some noodles ? Here it comes from the south, the dirty PMI and it's bag of Shruddles !
Peut-être que finalement je devrais le prendre plus en main ? Ca m'éviterait de supporter ses rimes absurdes et de me faire du mouron en pensant à Afrika Bambata qui doit, en ce moment même, faire la toupie dans sa tombe en entendant ça.
Pourtant, elles ont de l'effet sur les scientifiques fous. L'improbable rencontre entre leurs esprit détraqués et le flow tout aussi calamiteux de PMI crée surement une conjonction inespérés entre les neurones mal encastrés de ces vieillards sans âge. Ce n'est plus une histoire de goût a ce stade là mais de rencontre du troisième type. Seul Freud pourrait imaginer ce que ces pauvres hommes doivent imaginer dans leurs esprits en ce moment même. Le pouvoir de PMI est bien étrange. Un pouvoir bien supérieur à celui de la pierre vivante.
Quel étrange créature. Venu d'une île oublié en Bretagne, elle a été découvert par des pêcheurs qui sont tombés sous son contrôle. Ils l'ont ensuite emporté dans leur bateau et l'ont déposés dans les bureaux de Radio France Bleu Bhrez d'où elle a passé son appel mondiale pour ameuter tout les scientifiques fous de la planète. Un plan de conquête du monde qui aurait pu marcher si il n'avait pas été concocté par une pierre géante. Il est une chose d'être pris d'assaut par des scientifiques fous et de se défendre. Il en est une autre de s'inquiéter du pouvoir de domination d'une pierre géante.
Franchement : Vous croyez que les gouvernements entiers du monde ont fait appel à un chat prénommé George et a son fidèle rappeur, PMI, pour sauver le monde ? Non, bien sur ! Nous étions juste disponible pendant que tous les autres étaient en vacance.
Bref, voici donc la pierre et voici mon marteau, attention, ça va faire mal !
NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON ...

Friday, May 15, 2009

De plus loin, de plus près

Un homme respire sur un toit et profite du spectacle environnant. Il réfléchit sur sa vie et sur son existence. Sa vie est satisfaisante mais ne lui suffit pas. Il aspire a plus. Voudrait vivre encore une centaine d'année. Ce monologue intérieur se conclut par son saut depuis le toit de l'immeuble. Des gens hurlent autour de lui mais rien ne l'affecte. Le suicide n'est pas le résultat d'une dépression mais d'une insatisfaction. Le texte doit dégager une quiétude, surtout lors de la chute. Aucun regret, aucun remord, juste une succession de sensation jusqu'à ce qu'aucune ne lui parvienne.

Sans aucun sens

L'humanité perd ses sens un à un par l'effet d'une maladie mystérieuse qui se répand au fur et à mesure dans l'indifférence générale. Les personnages perdent progressivement des facultés qu'ils n'utilisent pas assez et ne s'en rende pas compte jusqu'à devenir des être sans yeux, sans ouïe, sans aucun sensation. Aucune conspiration n'est responsable de cette modification. L'histoire peut donc tourner autour de la recherche d'une raison par des protagonistes se rendant compte de la situation jusqu'à ce qu'eux même perdent leur faculté en n'ayant plus aucune personne avec qui les partager ou aucune référence autour d'eux.

Tuesday, May 05, 2009

Confession en blouse blanche

Cela faisait déjà une heure que je me battais contre cette armée de chat ninja. Chacun semblait vouloir être plus ghetto que l'autre. Un désir que mon cerveau de scientifique élevé dans une blouse blanche depuis la naissance ne pouvait comprendre. Je ne désirais de toute manière pas saisir l'essence de ce désir. Chez les scientifiques, seul la blouse blanche et la chemise violette façon Bruce Banner compte vraiment. Tout autre accessoire vestimentaire est superflue. Rien ne sert de s'habiller pour plaire aux femmes, elles sont heureuses d'être avec nous dans un laboratoire ou contrainte par la force.

Scientifique fou. Oui, pardon, j'avais oublié de le préciser. Mais avez-vous déjà entendu parler d'un combat opposant Stephen Hawking a des kangourous ? Le statut de scientifique sain d'esprit vous octroie ce plaisir et vous permet de vous consacrer uniquement à vos études. Quel ennuie cela doit être !

Moi je peux a la fois préparer mes plans diaboliques et ensuite partir en croisade contre des héros trop fatigués par leurs aventures pour venir me chercher. D'un coté ça m'évite de préparer des pièges. J'avais imaginé par exemple un stratagème composé de bloc de pierre mouvant. C'était une bonne idée et je serais surement passé au journal pour une telle idée. Mais, rien, pas même une attaque depuis un mois. A ce stade là on désespéré un peu de ne rien voir venir et d'être fou sans qu'un héros viennent cautionner la dangerosité de vos plans.

Serais je inoffensifs ? Non, on n'entraine pas une armée de chat ninja a parler en anglais pour rien. Ce serait un passe temps bien trop absurde.

"Come and get it bitch !"

Un coup de seringue planté dans le front et le chat se dégonfle comme un ballon de baudruche tandis que cinq autre me plantent leurs griffes dans le bras. Fort heureusement, ce ne sont que des chats.

"Hey, vous ! Qu'est ce que vous voulez ?"

Ah, voilà le héros. C'est qu'il se ferait attendre le petit con ! Bon, pas de temps a perdre, je vais lui raconter vite fait mon plan avant de repartir chez moi et de l'attendre un peu.

"J'ai placé une bombe dans un immeuble de la ville et il ne vous reste que cinq ..."

Non mais ... non ... bon dieu. Me faire avoir ... par une ... pierre ! C'était mon idée ! Mon idée ! MON IDEE !

Friday, April 03, 2009

Etre ou ne pas être une pierre

Notre première aventure se déroula dans la grande ville. Pris entre les blocs de pierre rugueux aux angles parfaits, nous courrions tout les deux en donnant de grands coups de pied et de patte de chaque coté. L'ombre des pierres tentait de nous recouvrir a chaque pas mais, nos mouvements assurés par un entretien sévère et difficile au kung-fu nous assuraient la victoire contre cette architecture démoniaque. Ainsi, les pans de murs voulaient se battre contre nous ? Ils ne savaient pas encore contre qui ils devaient se battre.
"Je n'ai que faire de vous vilain pan de mur, vous pourriez être des rectangles, des cercles ou des losanges, je vous éclaterais tout de même".
"Word" rajouta George, mon chat ninja.
George aimait parler anglais, ça le rendait plus classe, plus ghetto. Il me l'avait dit un soir que nous discutions au bar et que nous nous racontions nos meilleurs souvenirs de batailles.
"I always talk in english to my opponent. It's to show them my ghetto credential".
George, lui avais je répondu, tu ne viens pas de New York. Tu es née avec moi en Ardèche. Pourquoi voudrais tu venir du ghetto. Ca n'a pas de sens.
Mais, il ne voulait rien entendre et grand bien lui face si cela augmentant sa confiance et sa force. Ca ne me posait pas de problème à moi et les pierres s'en mordaient encore plus les doigts.
Cependant, on m'avait appris à l'école que les pierres ne pensaient pas. Je me souviens aujourd'hui de ce cours. C'était en sixième, un mardi vers 10H30. J'étais en train d'imaginer ce que je pourrais manger ce midi quand le professeur de français déclara :
"Il faut toujours surveiller votre orthographe ! Bien conjuger vos verbes ! Et surtout, n'oubliez pas que les pierres ne pensent pas ! Ce midi il y aura de la glace au repas !"
Ce cours était toujours génial. Aujourd'hui je peux remercier encore et encore ce professeur de m'avoir appris tant de choses. Que pourrais je faire sans ces cours sur les pierres, les verbes et la glace sinon ? Ma vie n'aurait pas de sens.
Je prie donc la patte de mon camarade pour le projeter sur une pierre. Il sauta alors sur chaque pierre qui s'avançait et atteint bientôt le sommet.
Ca a des avantages d'être un chat.
Pendant que je continuais de distribuer les coups contre les pierres et que je les faisais éclater une à une en m'amusant je demandais à George ce qu'il voyait. Il me répondit alors qu'un professeur fou touchait successivement des boutons de manière désordonné.
"Comment peux tu savoir qu'il est fou" demandais je a George en effectuant un salto arrière et en me recoiffant en même temps
"C'est marque sur le panneau qu'il porte avec la main qui ne lui sert pas a appuyer sur les boutons. C'est marqué "je suis un professeur fou, s'il vous plait, soyez gentil laissez vous vous faire écraser par mon stratagème".
"Ma mère m'a toujours dit qu'il fallait que je fasse plaisir aux gens. Ceci dit, elle parlait aussi beaucoup avec des pierres donc je ne pense pas qu'on puisse lui faire confiance"
George me raconta après qu'il n'avait pas attendu que je finisse ma phrase pour sauter sur le visage du professeur et lui assénait de violents coup de griffes. J'aurais bien aimé voir ça mais il me fallut plus de temps que mon compagnon aux quatre pattes d'aciers pour arriver en haut. Il avait alors déjà réduit le professeur en un petit tas de lambeaux de chaire et se faisait les griffes sur le moniteur de contrôle. Il ressemblait a un dispositif futuriste tel qu'on les imaginait il y a des dizaines d'années. Sur chaque bouton un petit dessin indiquait une action. Je ne parvint pas a déchiffrer ces messages malgré mes connaissances dans des dizaines de langues terriennes et mon don de traducteur qui m'avait déjà servi pour communiquer avec des être venus d'un autre monde. Un don qui s'était avéré très utile pour commander une boisson sans alcool sur Pluton.
"Peut être que nous aurions pu interroger ce scientifique pour en savoir plus, tu sais George ?"
"Oui, surement" répondit George en miaulant. Mon ami ne cachait pas sa lassitude. Qu'importe si on ne réussit pas a résoudre l'énigme tant que l'on s'en sort vivant. Les meilleurs histoires n'ont parfois pas d'explications. Il en va de même pour nos aventures.