Enveloppé l'un dans l'autre, les bras de l'un entourant le corps de l'autre, ils ôtèrent précipitamment mais, avec délicatesse, leurs vêtements. Ils n'avaient plus aucun intérêt pour eux et n'étaient qu'un obstacle a la plus grande connaissance de l'autre a laquelle ils aspiraient tout deux. Lié par les lèvres, elle ne s’éloignait de son amant que pour respirer et profiter quelques instants de son visage.
Une fois dévêtu et allongé sur son lit, leur caresses pouvaient enfin prendre pleinement leur ampleur et se rejoindre pour former une couche de douceur supplémentaire qui les plongeait encore plus l'un dans l'autre.
Ses sensations semblaient se mêler aux siennes tant le torrent d'informations qui affluait violement à ses sens l'enivrait. Progressivement elle sentait sa raison disparaître et être remplacer par une force plus forte et plus impérieuse que la simple habitude de vivre qui l'avait habité jusqu'a alors.
Tout n'était qu'amour et désir. Tout n'était que plaisir et violence. Le sang de ses blessures continuait a couler doucement et elle dessinait avec ses écorchures des traits sur le dos de son amant. Ce qu'elle traçait n'avait pas de sens mais rien dans cette matinée ensoleillée n'avait plus de sens en dehors de l'instant qu'elle partageait.
Doucement, il pénétrait en elle même avec cette même tendresse pleine de force que les auteurs des romans qu'elles avaient lut encore et encore décrivaient. Les intrigues étaient par contre toujours bien plus complexes que l'histoire qu'elle vivait. Mais quelle importance ? Quelle importance ?
Le pas qu'ils attendaient tout les deux étaient enfin franchis. Toujours plus symbiotique. Toujours plus proche. L'un contre l'autre. L'un a l'intérieur de l'autre. Le plaisir de sentir une partie du corps de cet homme à l'intérieur d'elle la parcourait intérieurement d'une énergie nouvelle et vertigineuse.
S'agrippant à lui en enserrant ses jambes du plus fort qu'elle pouvait, tandis qu'il continuait a lui procurer toujours du plaisir, elle affirma son emprise physique. Si il était à l'intérieur d'elle, ce n'était que pour un moment, et elle ne voulait pas que cet instant s'arrête.
Imaginer la douleur de vivre au delà de ce plaisir immense lui était insupportable. Si il devait vivre, c'était avec lui et avec personne d'autre, sans rien autour et contre eux deux. Juste eux, unis et satisfait jusqu'à la fin.
Ses dents mordaient encore et encore. Elle ne cherchait plus à caresser la chaire mais a la dévorer, l'arracher, et la faire sienne. Et, doucement, le sang de son partenaire commençait a couler.
Perdu dans cet instant irréel, l'homme ne semblait plus rien percevoir de ce qui se déroulait a son insu. Il était aussi pris dans l'incroyable plaisir de cet instant irréel et ne vivait l'instant présent que pour s'unir à cette jeune fille merveilleuse. Sa force l'abandonnait doucement mais, ce n'était pas anormal pour lui car il avait perdu toute notion du temps en s'abandonnant a cette jouissance qui avait pourtant débuté bizarrement par une rencontre au coin d'une rue.
Doucement, mais de plus en plus, le sang continuait a couler et imprégnait le drap. Le sang de son amant était semblable à du vin dans sa gorge. Sucré et délicieux, elle ne désirait qu’à en avoir toujours plus.
La tache pourpre envahissait de plus en plus le lit au fil des secondes. Semblable à un lit de rose que l'on ferait grossir par une pluie abondante, il ne cessait de grandir et de s'assombrir. De plus en plus dense. De plus en plus dur. La tache était devenu une mare et, au bout de quelques minutes, elle s'était transformée dans l'équivalent d'un fleuve dans lequel Dahlia accomplissait pleinement son fantasme démesuré.
Essoufflée, elle ouvrit les yeux et plongea son doux regard dans la peau blanche et inerte de son amant. C'était le destin si elle avait rencontré et rien ne pouvait venir arrêter cette journée parfaite. Rien. Maintenant recouverte par son homme, elle sentait le corps froid de celui ci se plaquer contre elle dans un ultime mouvement.