Monday, February 19, 2007

Rêve

Témoin. J'ai été témoin, mais ne me prenez pas a témoin de vos jugements. Ce n'est ni bien, ni mal, c'est arrivé, et je ne sais pas quoi faire. Je ne peux pas réfléchir sur les actions des images qui se propulsent devant mes yeux une fois fermés. Les femmes sont là, deux, face à face. C'est un rituel mais cela pourrait être anodin. Qui peut dire de quoi est fait le quotidien de personnes dont on ignore tout de la vie. Dont la vie n'a pas de substance, juste une présence intemporelle lors d'un instinct volé. Quand la fatigue s'empare du corps et que les images s'imposent a l'esprit, a l'oeil, et que le corps réagit sans jamais rien ressentir de réel. Les deux femmes sont là, face à face. Elle se regarde et s'observe. Aucune n'exprime d'émotion quand a ce qui se passe ni ce qui va se passer. Ce n'est qu'une phase naturel de leur existence. La couleur bleuté de l'eclairage enveloppe leur corps et purifie la scène. Le lieu est fait d'eau et la scène s'écoule dans le calme. Aucun trouble ne vient interrompre ce pure moment de grace. La main de la première se pose contre l'epaule de la seconde pour faire glisser sa peau.

Un dechirement régulié se propage tout au long de la colonne de la jeune femme mais aucun cri n'est proféré. Je ne réagit pas, je suis là, et je ne peux rien faire. Aucune raison d'agir non plus. La peau s'efface et glisse le long du corps pour révéler une deuxième peau. Le sang coule mais la douleur n'est pas. Elle n'existe pas. Dieu sait ou elle peut avoir trouver refuge ? Le regard de cette femme que l'on découvre de son enveloppe, que l'on transforme, reste perdu dans l'abime de sa propre existence. Personalité de rêve perdu dans un univers autre que celui dans lequel les fantasmes de son hote la plonge, elle resiste a la tentation de protesté contre son destin de chimère. A quoi bon chercher a comprendre, tout cela sera effacé dans quelques instants. La peau n'est même plus a ses pieds et il ne reste rien d'autre que quelques gouttes de sangs. Perlant sur le dos de cette femme, ils sont les restes de ce souvenir qui s'inscrit en ce moment même sur la page. Les yeux des deux femmes se fixe ensuite, l'un dans l'autre. Puis, les pupilles s'étirent comme des cordons, et se rejoignent pour ne former qu'un.

Le cordon s'efface et coule entre ces deux femmes. Les deux yeux noirs se rejoignent dans un fil grossier et degoulinant. Une substance noire et epaisse reste suspendu encore quelques temps entre elles mais rien ne se passe ailleurs. Le bleu les enveloppe toujours et la lumière glisse sur leurs corps pour donner a l'ombre qui domine le reste de la pièce cette puissance qui effraie et fascine à la foi. Puis, un homme intervient. Il est le seul, il est dans la pièce et s'y tient comme si il avait toujours été présent. Comme si son régne consistait dans la domination de cette pièce. De cette femme. Par son sourire, on voit qu'il se repait de sa position. Elle le satisfait et le comble. Rien d'autre n'est necessaire a son bonheur et il y goute avec le contentement d'un Roi sur un royaume d'une richesse incomensurable. Qui pourrait l'en blamer. Il est et reste, il sait et ignore tout du reste mais ne se préoccupe de rien d'autre. C'est là son bonheur. Son sourire s'etend sur visage. Il laisse apparaitre quelques dents blanche. Propre et net, elle s'ouvre et laisse passer quelques mots.
"C'est bien".
Applaudissement, fin de la scène, j'ouvre les yeux.

Je suis (deuxième partie)

Dans toutes les rues que nous avons traversé, ces mêmes lieux que je frequentais le jour précédent sans rien denoter qui ne ressortent du quotidien, je voyais le monde avec un regard nouveau. Plus je regardais autour de moi, et plus je voyais le vide m'entourer et engloutir chaque personne, chaque regard. Les eclairages municipaux privant tout espace d'une ombre qui aurait put dissimuler une source d'inquiétude quelconque, les caméras placés a chaque coin de rue, le pas pressé et toujours sur de chacun. Tout cela me semblait faire partie d'un univers que je ne frequentais plus. Il y avait maintenant autre chose a l'interieur de moi et si je pouvais ressentir le vide à ce moment là c'est parce que je n'étais plus une partie de ce monde. J'étais ailleurs, je ne faisais plus partie de la meute, j'étais moi. Je ne savais pas encore precisemment ce que cette femme avait réveillé en moi mais je tenais a en savoir plus. Le désir, cette notion que je ne pouvais pas encore nommer, grandissait a l'interieur de moi même et gronder comme un souffle venu d'une grotte plongeant au fin fond de la terre. Je ne perdais pas la femme de vue et evitait de faire part de ce changement interieur a qui conque pouvait passer a coté de moi.

Ce qui est bien dans un monde ou personne n'a plus de notion du mal c'est que personne ne se doute de quoi que ce soit qui pourrait aller à l'encontre de la routine. Comment avais je put lire le visage de cette femme alors que je faisait encore il y a quelques minutes partis de la masse silencieuse et docile, je ne le sais toujours pas, mais rien ne pourra me faire revenir en arrière. Ce jour là, j'ai appris a connaitre la réalité et a briser le cadenas que je m'étais forcé a placer devant mes yeux. Une fois arrivé a l'appartement de cette femme, j'ai put voir autour de moi d'autre regard. L'un lancait du mepris a mon égard, a cause des habits propre et raide que je portais alors, a l'opposé même du blouson et du jeans trop grand pour lui qu'il portait. La femme qui, je l'appris plus tard se nommait Vanessa, était partie se changer et revint quelques minutes plus tard dans la pièce avec une robe rouge et un foulard vert au cou.
- "Je n'aime pas ces couleurs", me dit elle, "mais au moins, je le sais, et c'est mieux que de ne rien voir et de ne rien sentir".
Cette phrase est resté inscrit dans mon esprit depuis ce jour comme un mantra desespéré définissant avoir trop de sincérité et de précision ce que j'avais vécu jusqu'alors en compagnie de ces millions d'ignorant que j'ai croisé dans les rues de la ville.

Si j'ai put faire la connaissance de Vanessa ce jour là, elle me l'explique par la suite, c'était parce qu'elle m'avait trouvé mignon et avait eu le fol espoir de reveiller en moi un désir. Heureusement pour moi, j'avais put percevoir ce sentiment, malheureusement pour elle, j'appris a leur contact a decider par moi même et a voir que Vanessa, aussi belle qu'elle pouvait l'être par rapport aux femmes sans vie qui faisait mon quotidien, n'était pas du tout mon type. Mais comme elle me l'avait alors dit, savoir ce que l'on aime pas est déjà mieux que de ne rien savoir. C'est par ce constat ironique dans un monde ou chacun a oublié de decider par soi même et ne sait plus sonder les tréfonds de sa propre pensée, que j'ai put survivre a la réalité et partir à mon tour en quête. Si j'écris aujourd'hui ce message, c'est pour moi, mais aussi pour ceux qui le trouveront plus tard et auront la chance de ne pas attendre d'être aussi vieux que moi quand j'ai découvert la vérité. Trente a passé dans une prison ou l'on ne distingue plus l'horizon de la liberté c'est une souffrance beaucoup trop lourde pour quiconque. Mais maintenant, je sais. J'ai la conscience d'ignorer tout de moi, de ne pas savoir qui sont mes collègues de travail et de quoi demain sera fait. Je ne sais pas si je serais vivant demain et j'ai peur de ne plus pouvoir ressentir. J'ai peur que l'on me découvre et qu'une quelconque mesure soit prise contre moi. J'ai peur de l'ombre dans ce monde de lumière aspetisé. Mais je suis, je sens, je ressent et cela me donne envie de savoir de quoi demain sera fait.

Je suis (première partie)

Je n'avais rien ressenti ce matin mais cela ne changeait rien des autres matinées. La différence majeur entre toutes les matinées de mes trente dernières année et le moment ou je dors est la perte de toute sensation autre que celle de ma propre existence. Je sentais, donc j'étais, Descartes c'était un peu trompé sur la question, mais je ne sentais rien d'autre. Le vent qui évoluait tout autour de moi quand je sortais dans la rue pour me rendre au travail, le son des klaxons et des radios dispersant leur musique, au gré des ouverture des portes de magazins, où on les a allumés, devraient être différents et provoquer des sensations autre que le néant dans mon esprit. Mais entre un jingle pub et une chanson des Beatles je ne pouvais exprimer un ressentis différent. Peut être ai je su différencier les deux quand j'étais plus jeune. J'oublie vite vous savez. Nous oublions tous très vite. C'est ça ne plus avoir de sensation. Ne plus avoir de repère et ne plus savoir si nous aimons être vivant ou si nous sommes mort. La seule chose dont je sois sur, c'est que je ne vis pas dans un rêve, car même un cauchemard serait plus doux que le manque de perception dont je souffrais.

Du Lundi au Vendredi, je suis agent comptable dans une petite entrprise de vente par correspondance. Je vend des tapis blanc à travers le monde a des gens a qui l'on dicte le besoin d'avoir un tapis chez soi. C'est une entreprise qui tiens bien la route mais qui ne depassera jamais les limites convenu par le gouvernement. Ainsi est la loi. Pour pouvoir subenir aux besoin de tous, il fallait faire en sorte que chacun ait besoin d'un certain nombre d'objet a un moment donné. Le marché doit évoluer en fonction des besoins des clients. Mais comment mieux prevoir les besoins des clients qu'en leur inspirant ces désirs ? C'est un plan trop beau pour avoir germer dans la tête même de la pire crapule qui existe et ce n'est donc pas un hasard si ce n'est pas une seule femme ou un seu homme qui a poussé le monde dans cette direction mais le résultat d'une évolution lente mais raisonné de toute la société. Raisonné car logique et froide. Tout est plus simple, tout convient à tous, rien ne provoque plus de conflits. Nous sommes, nous vivons, nous ne sommes plus heureux mais cela veut dire aussi que plus personne n'est malheureux. Nous sommes juste ce que nous sommes et rien de plus. L'être humain est devenu un ensemble de muslces, de nerfs et de chairs en mouvement. Les pleurs et les rires ont été bannis de notre vie de tout les jours.

Il n'y a plus de solution a notre problême car nous n'avons plus de problême. N'est ce pas merveilleux ? Ah pardon, je m'excuse, le merveilleux non plus n'a plus de sens. Alors comment puis je en être conscient moi même me direz vous ? Qu'est ce qui peux bien me donner encore ce vocabulaire et ce regard détaché d'une société centré sur le soi denué, de toute distinction entre chacun ? La raison en est que j'ai la chance, ou le malheur, d'avoir un jour vu quelqu'un me sourire dans la rue. Une femme, au hasard d'une rue, alors que je revenais du boulot, avait regardé dans ma direction, avait croisé mon regard et formé un sourire discret a la comissure de ses lèvres. Jamais je n'avais vu quelque chose de ce genre et c'est surement pour cela que, alors que même je ne savais plus quel sens pouvait avoir ce mouvement des lèvres, j'ai put le décoder comme quelque chose de bon. Je ne savais pas comment réagir alors, je ne pouvais pas envisager une solution adequat a un tel signal. Ce que j'ai pensé a ce moment fut mon premier pas vers l'eldorado dans lequel je me prelasse tout les week ends. J'ai suivis cette femme, et elle m'a laissé faire. Je l'ai regardé discretement en faisant mine de rentrer chez moi, et personne ne s'est douté de quoi que ce soit.