Monday, August 20, 2007

Qui ? part 2

Et le calme est venu avec le temps quand les gens ont finis par s'habituer a ma condition et a ma présence. Je reconnaissais un peu mieux chacun des bruits qui caracthérisent une personne sans quels s'en rende compte. Les grognement essouflés de ma mère après les courses. Le pas lent et ferme de mon frère. La mauvaise habitude de macher du chewing gum bruyamment de notre voisin. Et encore des tas et des tas d'autres petits détails que je gardais pour moi.

C'était mon trésor, ma connaissance. Ce que je manquais de la vie extérieur, je le retrouvais dans ces éléments perdus aux yeux de tous mais pas a mes oreilles. Le son a sauvé ma vie de nombreuses fois et si un jour je devenais sourd je pense que je n'hesiterais pas une seconde a me tirer une balle ou a sauter par la première fenêtre qui croiserait mon chemin. Sans mes tympans, la vie n'aurait plus de sens. Alors que je lutte pour lui en donner au moins un peu chaque jour, la disparition de ce peu signifierait le début du grand trou noir de mes perceptions.

Et puis il y avait aussi ses personnages que j'étais le seul a voir. Mais elle ne parlait pas et n'avait communiqué qu'une seule fois avec moi. C'est bien gentil de faire partie du paysage, mais quand on me parle autant qu'a un mur de brique, je finis par me lasser. Et puis j'ai bien été forcé de les ignorer. Elles étaient partout pendant plusieurs années. Je ne pouvais pas bouger dans la maison, même quand elle était vide de toutes personnes et de tout bruit, sans qu'un de ces types, ou de ces bonnes femmes, ne faisons pas de discrimination, ne se retrouve sur mon chemin. Donc progressivement ce sont devenu des éléments du décors, des statues vides et mécaniques qui n'avait aucun interet pour moi. Et de toute manière, elle ne produisait aucun son, même en marchant, comme si ils ou elles vollaient sur l'air.

Ce n'est qu'aujourd'hui que l'une d'elle a bien voulu me parler. Alors que je pretais l'oreille a la porte pour vérifier que mon frère ne se trouvait pas dans le salon, condition sine qua none pour que je puisse aller m'allonger sur le canapé pour écouter mon disque des Beatles favoris sans qu'un de ses commentaires déplaisant ne dérange mon écoute. Etant plus sensible au son qu'aux stimulus visuel, un bruit déplaisant est pour moi une torture qui vient briser mon fragile équilibre quotidien.

Mais alors que je venais de m'asseoir sur le canapé, le visage d'une des présences vint se placer devant moi et j'entendis distinctement sa voix me dire :
Viens avec moi.
C'était la première fois que l'on me parlait aussi doucement pour s'adresser a moi.
Auparavant tout le monde m'avait hurlé dessus, puis avait commencé a me parler calmement mais avec pitié. Cette voix était par contre douce et sans préjugé aucun. Alors qu'elle provenait d'un des êtres les plus anormales que je connaisse, ma personne étant placé en haut de la liste, sans fausse modestie, tout dans ce ton de voix m'incitait a écouter et a obêïr. C'était l'occasion ou jamais d'interagir avec quelqu'un que je pouvais voir. Peut être même que cette présence allait se réveler être une femme et que je pourrais enfin découvrir le reste du corps de celles que j'ai toujours senti différente, mais aussi si proche, de moi.

Je suivais la présence dans la maison jusqu'a la porte d'entrée. Arrivé devant la porte elle me regarda et me demanda de l'ouvrir. Je lui demandais pourquoi devais je m'acquiter de cette tâche ? N'en était elle pas capable ? Elle me répondit que non car "si jamais la porte s'ouvrait sans que quelqu'un ne soit derrière pour l'ouvrir cela pourrait paraître suspect". j'acquiecais interieurement devant cette logique a tout épreuve qui dénotait d'un sens de la prevoyance et d'une intelligence au dessus de la moyenne. Ces êtres semblait donc être évolué mais pourtant il n'avait jamais essayé de me parler avant. Pourquoi ne pas avoir adressé la parole a la seule personne, je présume, qui pouvait les voir.

Alors que je n'en étais encore qu'a réfléchir sur tout cela, la présence se retourna vers moi et me répondit chaleureusement "nous n'avions tout simplement rien a te dire".
Encore une fois, la logique était implacable et ne souffrait d'aucune réplique. A croire que leur vie était mue par des régles strictes, comme une sorte de secte.
Une fois dehors notre parcours s'etendit sur plusieurs rues. Je longeais les murs en murmurant constamment des excuses a tout hasard si jamais je bousculais quelqu'un. Je n'avais pas pris ma cane et mes lunettes noirs necessaire a ma vie en société, afin de me faire passer pour un aveugle normal. Je rasais donc de près les panneaux et les affiches pour ne pas perdre de vue mon guide qui ne souffrait pas du même problême que moi et bousculait même des personnes sans quel s'arrête pour regarder qui pouvait être responsable de ce choc leger. Peut être mettait elle cela sous le coup du vent ? Comme quoi, l'anonymat est garanti pour les fantômes tant qu'ils restent a proximité de gens qui ne serait pas superstitieuses.

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