Wednesday, October 03, 2007

Pour vivre part 2

Peu importe le jour et le mois, elle ne se souvient de rien d'autre que de ce qui se passa ce jour là. Réveillé par un rayon de soleil étouffé par les rideaux de sa chambre, elle avait chaussé ses chaussons avec la douleur que chacun associe avec le réveil. Satisfaire le besoin de se lever et l'envie de ne pas s'échapper des draps est une source de frustration quotidienne pour quiconque connaît le bonheur d'un matelas et d'une couette. Mais pour elle, le contact avec le réel était encore un peu plus douloureux tant son rêve était satisfaisant cette nuit là.
Le souvenir succinct de ce fantasme apaisant l'avait suivi durant sa matinée.

Pendant son petit déjeuner et ensuite durant sa douche où le contact avec l'eau s'était révélé moins désagréable que d'habitude. Une fois habillé, son esprit continuait a vagabonder sur les collines fleurit de sa nuit où elle avait enfin rencontré un amour tendre et égale à ses désirs. Alors, le plus longtemps possible elle s'accrochait a son souvenir fugitif et parcourait sa routine matinale avec habitude pour pouvoir profiter encore de ce qui lui apportait enfin un peu de changement. Même si ce n'était qu'un rêve.

Perdu dans cet autre monde, une fois la porte de chez elle refermé, elle ne voyait plus ce qui l'entourait. Les rues grises de la ville défilaient sous ses pas comme de longs tapis roulant où ses pieds pouvaient se reposer sans rien ressentir. Vibrant dans ses pensées, elle ne vit pas l'homme qui empruntait ce jour là le chemin inverse et qui la fit trébucher contre le sol et contre le mur.

Le contact précipité avec la pierre et le goudron effleurèrent sa peau de satin et ouvrirent de petites entailles contre ses genoux et ses mains.
Surprise par le choc, son coeur battait à tout rompre à l'intérieur de sa poitrine. La douleur et la chaleur la transportaient tout à la fois jusqu'au sol. Ecorché physiquement, comme jamais elle ne l'avait encore été, elle sentait son corps réagir vite contre cet événement nouveau et commençait à réparer ce qui avait ouvert.

Ses mains s'empourpraient jusqu'à prendre une couleur encore plus rose qu'à l'habitude. Tétanisé par l'événement, elle plongeait son regard sur ses doigts qui lui apportait d'habitude tant de réconfort. Elle avait chaud et se sentait de mieux en mieux.
A cet assaut une nouvelle sensation vint ensuite s'ajouter le contact de la peau de l'homme qui l'avait bousculé. Il était, tout simplement, beau. Presque identique au souvenir de celui qui l'avait accueilli sur la colline de son rêve … à moins que le visage de l'inconnu ne se soit superposé sur celui de son fantasme. A cet instant, peu importait et elle accueilli sa douleur passagère avec encore plus de joie en découvrant le visage de l'homme. La matinée était douce mais pas autant que les mains de celui ci. Rien n'avait plus de sens aujourd'hui car elle l'avait enfin trouvé.
"Merci", répondit elle en souriant.

Il l'aida à se relever et il lui répondit avec le même regard plein de tendresse et de joie. Rien ne méritait de parole. Tout s'expliquait par le simple contact de leur regard.
Cette rencontre inexplicable l'avait projeté de nouveau dans un rêve à la beauté inestimable. Si tout n'était auparavant qu'une préparation pour accueillir avec joie ce jour, elle acceptait enfin le manque dont elle avait souffert pendant tant d'années car elle recouvrait enfin ce vide avec ce qu'elle avait espéré. Le vide était comblé. Le sens enfin trouvé.

L'inconnu insista pour l'emmener chez lui. Elle accepta. Il voulait lui donner de quoi panser ses égratignures mais tout deux savait qu'ils voulaient partager plus que cela. Rien n'avait besoin d'être expliqué, tout devait être accepté et embrassé.

Et s'embrassés ils le firent dans l'ascenseur qui menait a son appartement.
Leurs lèvres rentrèrent en contact presque immédiatement après que les portes coulissantes se soient refermées pour leur accorder leur premier moment d'intimité.
Chaque nouvelle sensation était un pas de plus dans le bonheur pour Dahlia. Elle ne sentait plus seul et pourtant elle retrouvait enfin la même sensation qu'elle avait trouvé sur elle même. Tout s'accordait enfin dans son corps et dans son esprit. Elle ne faisait qu'un avec lui et ne désirait plus que combler la barrière de chaire qui les séparer pour atteindre l'état de symbiose qui lui ferait oublier le monde extérieur.

No comments: