Sunday, February 24, 2008

Le bois

La fraicheur de la nuit m'avait poussé à franchir la barrière de branches qui me séparait de la foret pour quitter le parking du centre commercial et rejoindre la broussaille. Partir un peu à l'aventure. Marcher sur les feuilles et entendre le craquement des branches sous mes pas. C'est fou a quel point on peut se sentir vivre en respirant l'air frais du soir au milieu des plantes et des arbres. Tout semble différent dans cet endroit alors que quelque mètre me séparent juste du super marché. Plus de civilisation, plus personne. Juste moi, mon sac à dos et la nature tout autour. La soirée est douce et l'endroit est tellement calme que l'on peut marcher sans inquiétude. Et, heureusement d'ailleurs, car je ne serais pas capable de me repérer dans le noir. Pas de repère, juste des branches éparses et des arbres que je pense reconnaître mais qui pourrait très bien être des cousins éloignés de ceux que j'ai croisé il y a un quart d'heure.
Bon, pas d'inquiétude, je n'ai qu'a revenir un peu sur mes pas ... si j'arrive à retrouver mes pas. Merde, bon je pense que je suis dans la bonne direction. Oui, c'est sur. Un peu de lumière, putain je vois un peu de lumière là bas ! Je ne pouvais pas être allé bien loin du centre commercial tout de même, merde ! Ah, bon dieu, je peux vraiment me faire peur pour un rien.
Qu'est ce que ...
- Ah merde !
Mais attends ... merde, putain putain putain putain, mais qu'est ce que c'est ce truc. Putain mais je saigne mais ... bon dieu, je vais trouver qui est le connard qui m'a tiré dessus et je vais le tuer, lui foutre un procès mais ... ah merde, on dirait qu'on m'a tiré dessus avec un putain de fusil a pompe !
Bon, attends, reste là, y'a du bruit. Qui est ce que ça peut-être ? Surement un connard de chasseur. Ah merde, mais qu'est ce que je suis venu foutre dans ce putain de bois ? Respirer l'air pur, mon cul ! Quel idée à la con ! Et voilà ce débile qui se ramène ...
- Hey, ça va pas dans votre tête espèce de pauvre con ?
- La ferme !
Le bruit du fusil a pompe interrompt tout ce qui pouvait vivre à l'instant. Grand saigneur, il prend ses aises et marque sa présence par un claquement métallique sec.
- Mais ... qu'est ce que je vous ai fait ? Dites moi ...
- Tu as tué ma mère.
- Hein ?
- Tu as tué ma mère.
Il s'avance, accompagné de son arme et il prend place au dessus de moi. D'un coup, il s'agenouille sur mon torse. Je ne distingue pas son visage à travers l'obscurité. Peut être est il en train de sourire ? J'imagine un sourire et un teint comme celui du Joker. Un malade mental. Il enfonce viollement le canon dans ma bouche, arrache mes gencives et pénètre ma gorge.
Son visage n'a plus d'importance.
Je ferme les yeux, je sens les larmes couler sur mon visage, une bouffé d'air passe dans mes narines ...
...
...
Je me relève et je regarde a nouveau son visage. Ce n'est pas lui. J'en étais pourtant presque sur. Il avait le même regard et la même coupe de cheveux. Ca aurait du être lui ! Merde !
Bon ... au moins j'aurais fait un petit tour dans les bois, ça m'aura changé les idées.

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