- Comment te sens tu ?
- Plutot bien ...
- Plutot bien ? Tu es sur ? Je peux aller te chercher un peu plus de glace si tu veux ?
- Non, non, ne t'inquiètes ...
- Je vais te chercher de la glace ...
- Michel ?
- Oui ...
Le ton de voix était celui d'un homme résigné. Résigné à obeïr a son père malgrès tout, car c'était le dernier jour qu'il allait passer avec lui. Encore un seul, a donner tout ce qu'il pouvait comme énergie pour ce viel homme de 74 ans qu'il ne reverrait surement pas le lendemain. Les temps changent pour nous sans que nous puissions faire quelque chose contre. Michel ne pouvait rien faire d'autre que ce qu'il faisait en ce moment : proposer plus de glace à son père, la seule chose qu'il pouvait lui proposer. Mais ce n'était pas important.
- Ecoute moi, les temps ont changés. Tu le sais ?
- Mais bien sur que je le sais ! repliqua violemment Michel. Tu m'as tout déjà bien expliqué et tu sais parfaitement que j'accepte ta décision ... je t'aime papa.
- Fiston enfin, tu sais, ce n'est pas grave ... la vie, le soleil ... je ne part pas si tôt que ça de toute façon ? Et puis qui sais ?
- Je ne prefère plus me bercer d'illusion tu sais ...
Le silence envahis la pièce alors que le soleil se couchait enfin. C'était le dernier jour du printemps et malgrès les prédictions météoroliges de plus en plus affinés par des années d'observation, rien ne pouvait empecher la cannicule d'arriver et de frapper de plus en plus fort. Le silence s'installait dans les maisons de tout ceux qui avaient encore un parent en age de partir. "En age de partir", tel était l'expression consacré. On ne préférait pas trop y penser tout au long, mais cet age devenait de plus en plus précoce. L'espérance de vie du continent avait chuté avec la montée des températures et même les meilleurs protection solaires n'avait qu'un effet minime.
- Va voir ta fille, s'il te plait, dit lui que je l'aime.
Les deux hommes se sourirent. Ils avaient eu leur part de désaccord mais tout cela n'avait plus aucun sens. La vie de Michel avait changé le jour où il avait put voir de ses yeux le levé du soleil. Cela ferait 45 ans exactement demain. Depuis ce jour il avait compris pourquoi on l'avait toujours enfermé dans l'obscurité pendant tout l'été. Pourquoi on leur interdisait d'aller dans la rue. On s'imagine toujours, quand on est petit, que nos parents font tout pour notre bien. On grandit, et on commence par penser le contraire. Mais rien n'aurait put amener Michel a ouvrir la porte blindé pour aller jouer dehors ce jour là. Rien au monde. La lumière blanche et aveuglante du soleil avait percé à travers le petit trou qui était apparut dans le blindage de la fenêtre pour enflammer un bref instant le tapis pour s'éteindre tout de suite quand le dispositif anti incendie s'était déclenché. Son père était alors descendus, remplis d'inquiétude et de colère, jusqua ce que Michel se precipite contre lui pour chercher du réconfort. Rien ne les avait plus séparés depuis car tout deux se souvenait de ce jour ou ils avaient put être là l'un pour l'autre. L'un pour trouver un peu d'espoir et de tranquilité. L'autre pour se prouver a lui même qu'il pouvait encore faire quelque chose contre le destin en rassurant son fils.
Tout en descendant les escaliers, Michel se retenait de se retourner pour jetter un dernier regard a son père avant de dire bonsoir a Catherine, sa fille, et se coucher en avalant un peu plus de somnifère que prévus. Pour être sur de dormir. Son père avait décidé de rester dans la pièce principale et de ne pas attendre encore quelques jours que la chaleur viennent a bout de lui. Au lieu d'attendre, il avait decidé de prendre les devants. La vie était dur et un été de plus dans l'obscurité aurait eu raison de sa raison. Il ne pouvait plus. Il ne voulait plus. Personne ne pouvait le forcer, car chacun savait. Alors, pour une fois, les volets allaient être ouvert un petit peu et la chaleur allait rentrer dans la pièce. Une dernière fois. Ce soleil qu'il aimait tant. Ce soleil qui avait pris sa femme, ma mère, il y a déjà deux ans. Rien n'était plus comme avant, et rien ne le serait plus jamais.
- Grand père va bien ?
- Oui, oui, ne t'inquiète pas. Le ton se voulait rassurant mais les paroles était hesitantes.
- Tu sais ... j'aime beaucoup grand père ...
- Oui ma chérie ?
Michel savait que sa fille avait peur de lui parler car elle craignait de le perdre lui aussi.
- Tu sais, repris t'il, devant le visage fermé et les yeux agités de Catherine, je serais là pour toi, toujours.
- Toujours ?
- Oui ma chérie, dit il en souriant.
Le cercle était de nouveau comblé et Michel tenait sa raison de vivre dans ses bras. Il ne laisserat pas ce monde devenu hostile a tous lui voler la vie de sa fille. Elle vivrait et profiterait de son existence. Elle ne manquerait de rien. Il ne le permettrait pas. Tout comme son père et sa mère l'avait fait avec lui.
- Papa ... Tu crois qu'un jour il fera tout le temps nuit ?
Un instant passa, le temps que cette image devienne réalité dans son esprit. Puis, avec le coeur lourd du poid de la vérité qu'il savait inéluctable il répondit
- Je l'espère, je l'espère tout autant que toi. Dors bien ma chérie.
Thursday, January 18, 2007
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3 comments:
C'est triste dis donc ton texte, mais tres joli, ecris de façon poetique. C'est une prediction pour cet ete ou les années à venir?
Qu'est ce qui t'as inspiré ça?
C'est un article sur l'augmentation des temperatures dans les années a venir qui m'a inspiré cette petite histoire. Je me suis juste imaginé une des modifications que cela pourrait avoir sur les conditions de vie si l'on prends en compte les recents effets de la canicule. Ce n'est fait qu'en un jet donc ce n'est pas parfait. Loin de là. Mais ça me permet de travailler un peu mon écriture dans un sens différent de mes articles et des chroniques habituels.
Oui, c'est vrai que ça change de forme d'ecriture. Je trouve quand meme que pour un premier jet, c'est tres satisfaisant. Mais le plus surprenant, c'est les idées que tu vas trouver à partir d'un simple article. Tu developpes de plus en plus ton imagination et ta creativité.
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