Saturday, January 27, 2007

L'invasion (cinquième partie)

J'ai eu mes moments de doute en rédigeant ce livre. Je ne pensais pas obtenir l'effet désiré. Je me suis même demandé si je n'étais pas fou, si le monde n'allait pas se souvenir de moi comme d'un illuminé atteint d'un complexe de supériorité ... mais finalement non. Il ne restera dans l'histoire que le souvenir de mon nom associé a l'epitaphe la plus grandiose que l'on puisse rever : Destructeur des Barbares ! Ou presque. Presque cela car, soyons honnete, les barbares sont encore là. Ils sont là, mais ils ne sont pas là. Ils sont parmis nous, ça ne fait aucun doute, ou presque, mais on ne les voit plus comme avant. Et d'ailleurs, qui se souvient encore d'eux aujourd'hui alors qu'ils traversent les mêmes rues et achètent les mêmes baguettes que nous. Peut être même certains sont devenus boulanger aujourd'hui ? Tant de changement, et cela en seulement quelques mois. Grace a une bonne promotion on peut dominer un marché, mais ont peut aussi réécrire l'histoire et changer la société. La pub, la propagande et les femmes sont définitivement les armes les plus puissantes au monde.

Après avoir diffusé ce que j'appelle aujourd'hui "le manifeste amoureux du vingt et unième siècle", les changements s'étaient fait progressivement sentir. Les boutiques de mode avait rééouvert une à une pour acceuillir ces hommes en cherchent de conseils vestimentaires tandis que l'on tranchaient dans la masse de poils pour débroussailler et faire jallir l'homme qui se trouvait derrière la bête. Le livre que j'avais écrit avec mes collaborateurs avait eu l'effet voulut. Pour que le barbare comprenne l'importance de l'art de la seduction, il fallait le sensibiliser aux sentiments et au grand mystère de la féminité. Pour cela, quelques citations contradictoires comme seules les magazines feminins savent en écrire avaient été utilisés avec, a chaque page, des illustrations détaillés, appuyés par des shemas en fin de volume, pour que l'homme du grand nord comprenne sans avoir besoin d'un traducteur que pour trouver le coeur de sa belle il ne fallait pas la depecer vivante. Notre prose avait sut touché ces hommes d'un autre monde et les voila donc partis pour vivre en quête d'un trésor encore plus precieux que celui que l'on déniche après avoir bousillé quelques portes et un ou deux char d'assaut : l'amour.

Ainsi donc, ces grands gaillards habillés de peau de bête qui avait cherché a retrouver leur racine et en avait oublié la vie moderne s'était finalement embourgeoisé dans une toute nouvelle culture afin de trouver l'âme soeur. Le changemant en avait d'abord terrorisé plus d'une car on ne s'attends pas a recevoir un bouquet de fleur de la même manière que l'on assene un coup de hache. L'intention était bonne mais le geste était encore incertain. Le vocabulaire aussi n'était pas encore parfait. Il fallait rajouter quelques mots de liaisons entre les verbes et les complements. Et combien de fois ai je aussi dut expliquer a des clients mécontents que quand la compagne montrait son désagremment en frappant d'une claque il ne fallait pas répliquer. Elles en ont fait preuve de courage ces demoiselles devant les pratiques guerrières de ces hommes mais elles eurent tout de même raison de leur manière, tout comme je me l'étais imaginé. C'est ainsi qu'hier j'ai eu la joie de retrouver le viking que j'avais croisé bien avant l'invasion. Il me reconnut vite car j'avait été le seul a lui parler lors de son arrivé sur notre territoire. Il était en avance par rapport a ses compagnons car il avait préféré prendre l'avion plutot que le bateau. Certes il avait d'abord raté un peu les réjouissances du début mais il ne regrettait pas d'être resté. Il n'avait pourtant plus rien de l'aimable mais horrible personnage que j'avais rencontré et semblait gagner par de nouveaux sentiments encore difficilement controlable pour cet homme qui avait passé sa vie a repousser tout ce qui avait trait a la romance. Quel brave homme il était aujourd'hui devenus. Après avoir délaissé l'épée pour la rose, il accompagnait aujourd'hui cette même demoiselle qu'il avait enlevé sous mes yeux dans les magasins et acceptait de porter tout ses achats. Le caractère de la jeune femme n'avait par contre pas changé d'un iota et c'est avec la même determination qu'elle assena un coup de sac a main a son compagnon quand elle vit qu'il avait laissé ses sacs de commission par terre. Sa réaction ne se fit pas attendre. Il regarda avec surprise sa compagne, ses lèvres tremblèrent puis il regarda avec tristesse sa chère et tendre en lui promettant de ne pas recommencer et d'écrire une chanson a sa gloire dès qu'il serait de retour chez eux. Un parfait gentleman moderne. Quel beau miracle j'avais accomplis.

1 comment:

Anonymous said...

C'etait rafraichissant à lire, franchement, je ne pensais pas que tu tournerais les choses de cette maniere.
Au final, c'est plus une reflexion sur l'influence de la publicité.
Je verrai bien un article de ce genre dans un journal sympatique et ouvert tient.