La fin de la semaine avait été émaillé de plus en plus d'images en provenance de la Norvège. Afin de capitaliser sur les ventes a venir des DVD de la bataille, des caméras avaient été embarqué a bord des bateaux et l'on pouvait donc découvrir, grace au choix judicieux d'une chaine télévisé nationale qui avait acheté les droits diffusion, le visage de nos futurs envahisseurs. "C'est bien", avait dit une grand mère, croisé dans le metro, en pleine conversation avec un specimen du même âge, "comme ça on sera moins surpris quand ils arriveront, j'ai le coeur fragile vous savez. Et puis, une invasion barbare, c'est nouveau pour moi, ça va nous changer des séries télés". La menagère avait dépassé les 50 ans depuis des lustres mais elle representaient surement l'opinion de la plupart de la population. Nulle part, sur les visages, sur les murs et dans les conversations de bureau, aucun citoyen, ne mentionnait une quelconque peur de ces vikings. La population, de mon point de vue, voyait l'arrivé imminente des vikings, comme une source de nouveauté. Un produit interessant et terriblement excitant que l'on aurait bientôt usé et qui serait vendus un peu plus tard à -50% dans les rayons des super marchés, une fois l'effet de nouveauté evaporé.
Je n'apprehendais pourtant pas la situation de la même manière que mes congénères. Mon experience avec les vikings m'avait appris une chose sur eux. Bien qu'ils soient surement très courtois, et très malins dans leur manière de gerer leur entreprise, je ne me voyais pas devenir un associé a long terme avec une bande de bonhomme dont un seul exemplaire pouvait contenir trois fois ma propre personne. Même dans un combat a un contre un, j'étais donc dans une position d'infériorité numérique et cela ne me plaisait guère. Alors que faire ? Me suicider ? Non, je ne me voyais pas manquer le spectacle et risquer de passer pour un pauvre type si tout ce grand chambardement se révélait être un petard mouillé. Prendre des cours de musculation en express ? Dans tout les cas de figure, cela ne me ferait pas de mal, mais j'étais presque sur d'une chose : l'envahisseur n'allait pas me laisser le temps de rattraper toutes ces années passé a suivres des régimes weight watchers par precaution. Non, decidemment, je ne pouvais rien faire contre ces barbares expert en management et en droit international.
Alors nous voilà donc arrivé a ce jour fatidique ou la horde défilait dans la rue. J'avais passé presque l'intégralité de ma semaine a me demander ce que j'allais faire sans jamais pouvoir me decider. Pendant tout ce temps, l'enemi avait vogué vaillament, remplis les formulaires d'usage, démontré ses capacités a negocier avec force et conviction, et avait donc enfin pénétré la ville pour prendre possession des lieux. Malgrès la diffusion constante des images des bateaux et la distribution de prospectus clamant l'arrivé pacifique et parfaitement légale de "nos nouveaux amis", la population avait été beaucoup plus reservé dans leur enthousiasme que ne le prévoyait les sondages d'opinions. Si le peuple était heureux, alors il cachait sa joie avec la technique d'un acteur de renom et aurait donc mérité l'oscar de la meilleure foule apeurée et des meilleurs décors de ville en période de guerre. Je me demandais un peu ce que pensait mes grands mères croisés dans le metro en ce moment. Avaient elles succombés a un arret cardiaque rapide et sans douleur ou avaient elles étaient écrasés par l'enthousiasme des vikings, tellement enthousiasmés par leur victoire rapide, qu'ils en avaient oubliés de regarder ou ils marchaient tout en couvrant avec leurs chants victorieux les cris d'agonies du comité de reception. L'enthousiasme des politiciens n'est jamais remercié comme il se doit.
Cependant, en y reflechissant bien, leur méthode n'avait pas pris en compte la culture de nos nouveaux managers. Chaque culture a ses codes et ses centres d'interets. Le mélange beret et baguette n'était evidemment pas du gout de ceux qui seraient maintenant nos hôtes, dans ce pays qui n'était plus le notre, et il allait donc falloir que nous nous adaptions a leur coutume. Nous adapter, ou leur proposer une fusion entre nos deux cultures ? L'idée était bonne mais risquait de se retrouver au pillon si elle était mal comprise par le nouveau comité de direction. Et moi avec. Un pont entre nos deux cultures. Un lien qui aurait put nous unir. Il fallait que je trouve vite. Que savais je déjà des ces energumènes. Ils mangeant, ils crient, ils manquent de savoir vivre, ils ont une méthode facile et rapide auprès des femmes ... Les femmes. La solution était pourtant evidente. Derrière ces muscles et cette barbe de trois semaines il y avait des hommes. Et la seule chose qui est essentiel a un homme, qu'importe sa culture, c'est une compagne. Ou un compagnon. Or, comme je n'allais pas me risquer a offenser ces barbares en pretendant quoi que ce soir sur leur sexualité, il me fallait aller dans le sens du consensus et proposer un outil qui permette a ce nouvelle population venu d'ailleurs de rencontrer la femme de leurs rêves sur notre beau territoire. Il me fallait donc rediger un ouvrage exhaustif sur ce sujet qui caractèrise si bien notre pays : la seduction.
Friday, January 26, 2007
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1 comment:
Je me suis marrée avec ton ironie. Et donc, bientot un post sur les femmes ?
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