Thursday, May 10, 2007

Oui, j'ai encore relut Transmetropolitan, ça se voit ?

Les rues de Paris ne sont pas toute noire de monde mais asfixie sous le poids des pieds qui les parcourt régulièrement chaque jours. Elle devrait s'éffondrer à force de supporter tout le peuple de la nouvelle Lutèce qui crache, marche, papotte et stationne en bagnole pendant des plombes dans les embouteillages. Il devrair y avoir de longues fissures sur le sol mais on aura beau sauter à pied joints pendant une journée, on ne créera pas une égratignure dans le béton.

Paris, tout comme son peuple, se fout de tout et de rien. Ne s'interesse qu'a elle même et ne prête pas attention à tout ce mouvement ni à la vie et encore moins à la mort. La particularitée du peuple parisien est d'en avoir rien a faire de ce que vous pouvez lui dire et faire dans votre journée. Seul compte le rythme, tout comme le flux sanguin dans les veines. Si quelqu'un ralentit, la machine s'emballe et c'est le risque d'accident vasculaire. Ralentissez dans une rue de Paris et vous risquez de prendre un camion dans la gueule ou une insulte bien senti de la part d'un piéton qui vous sera lui aussi rentrer dedans. La faute a son portable, ses lunettes de soleil ou son intense conversation avec la fille de la boulangère.

Le vaisseau sanguin étiquetté par les éfluves de dioxyde de carbonne craché par les centaines de milliers de véhicules qui parcourt les artères de la capitale comme un membre du groupe ne se préoccupe pas de votre petite vie. Il s'interesse juste a la sienne et a celles de ses congènères. Le parisien est solidaire de son groupe, il parle et se renseigne sur la vie de tout le monde. Il ne manque pas une occasion de s'illustrer dans sa communauté. Il marque sa présence, se présente sous ses plus beaux atours et montre bien au reste du monde qu'il vaut mieux que vous.

Il ne vous voit pas. Sauf si vous lui crachez à la gueule et que vous lui reservez le même traitement journalier que vous accordez au béton de Paris. Croyez moi, il vous remarquera a ce moment là.

La population du métro par contre n'est pas aussi charmante. Compressés les uns contre les autres, le métrophile se rue dans les allées, se bouscule et tente à tout prix de prendre place dans le grand enfilement de wagon pour ne pas perdre de temps dans les rues au dessus. Le métro est pire que la rue de Paris car l'ont s'y perd encore plus facilement, les ruelles y sont étroites et mal indiqués et vous n'aurez pas beaucoup d'occasions de trouver quelqu'un pour vous renseigner.

Vivre dans le métro et vivre dans Paris sont deux choses très différentes et l'ont peut s'habituer à l'un et détester l'autre comme on déteste le "non" que nous assène nos parents quand on veut ramener chez nous notre meilleur pote accro au lsd. Rester sous les troittoires de Paris équivaut à étouffer sous le poids conjugé de la pollution et des regards fuyants de tout ce petit monde qui cherche à tout prix a trouver le recoin qui ne sera pas habité par un regard étrangé. Au pire, ils se croiseront dans le vide mais c'est le strict minimum que l'on pourra tolérer.

Dans la rue, chacun tourne la tête dans tout les sens. On s'osculte, on se regarde et on se sourit même parfois. Le monde tourne a une vitesse folle et on cherche a éviter le prochain livreur ou la bagnole qui débulera d'un coin inconnu qui nous aura échappé même après des années à fréquenter le même quartier.

Je suis aussi incapable de prévoir ce qui m'arrivera demain dans la rue alors que le métro et le RER se répète chaque matin comme de mauvais refrains entendu à la radio quand j'étais gamin. Le train qui arrive au loin, le sifflement familié des rails usés par le roulement des bolides dans les couloirs sombre de cette toile étalé sous les immeubles et les avenues de Paris, la belle, la grande, où personne hormis les élus de la RATP osent s'aventurer. Le mystère fait de Paris cette capitale que les touristes souriants et projetteurs de flash par leur appareils soudés à leurs yeux et à leurs mains parcourent inlassablement en cherchant le Da Vinci Code. Le metro par contre épuise et pue de toute la rancoeur du train train quotidien que chacun doit supporter pour pouvoir profiter de cette ville. C'est la condition siné qua non à l'éxistence de Paris mais aussi son pire cauchemard.

1 comment:

zarma said...

Et pourtant, mon ami, Paris est l'objet de ma joie, des que j'y vais. Oh, bien sûr, j'en ai assez parlé dans mon blog à moi, du metro et des cons qui y pullulent. Cependant, le "merci" souriant d'une dame que je viens d'aider à monter son landeau avec un bambin dedans, ça n'a pas de prix. Le sourire (encore) que m'adresse une furtivement croisée, jeune fille (rappelle toi de cette scene dans Transmet d'ailleurs) ou simplement n'importe qui, te rappelle que ouais, il y'a de l'espoir. Et bon, j'apprends à zapper 90% de la population autour de moi, le bouquin ou les BD dans le metro, le lecteur MP3 dans la rue et roule. C'est un peu froid, ouais. Et bon, Paris, c'est aussi les parcs, un moment juste pour toi, avec ton bouquin ou rien.

Et ouais, la haine des voitures me réchauffe le coeur aussi. J'aime gueuler. Ca rend d'autant plus sympathiques les automobilistes de ma banlieue qui ont parfois l'amabilité de me laisser traverser.